Plutôt que se demander comment intégrer la question religieuse dans la République, il serait plus judicieux de se poser cette question principale : « comment intégrer davantage de laïcité » ? Celle-ci a beaucoup reculé ces dernières années : port du foulard de certains accompagnants scolaires, jeunes filles voilées à l’Assemblée nationale (lors d’une séance publique, début novembre), hijab dans le football féminin, tentatives de port de l’abaya dans collèges et lycées, début septembre dernier et, plus récemment, refus d’un enseignant-homme dans une école.
La laïcité est une liberté. De croire ou de ne pas croire.
La laïcité est synonyme d’égalité. Ainsi, aucun citoyen ne peut avoir de privilège parce qu’il croit.
Elle garantit aussi l’égalité entre les hommes et les femmes. Une dimension à rappeler en ces périodes troubles.
Elle est, au-delà d’un principe juridique d’organisation de la société, une promesse d’émancipation. Elle permet la liberté absolue de conscience. Elle ne met aucune borne à la réflexion, au dépassement de soi, à l’ouverture à l’autre.
Les droits doivent être les mêmes pour tous les citoyens. Si on devait résumer les enjeux de la laïcité, on pourrait le faire ainsi : humanisme, car la loi des hommes et des femmes doit prévaloir sur la loi divine ; et universalisme, c’est-à-dire garantie de mêmes droits pour tous, quelles que soient nos différences. Cet universalisme qui trouve -dans certaines universités- bon nombre d’ennemis. Il revient à chacun d’entre nous d’en porter haut les principes.
Laïcité : veiller et agir.
Jean-Louis Matéos
