La triste actualité des gangs autour du narcotrafic dans plusieurs métropoles, faisant de plus en plus de morts, montre l’urgence de prolonger l’investissement de ces quinze dernières années * dans la lutte contre le narcotrafic.
Il faut lutter de manière implacable contre le trafic de drogue et quelques-uns de ses corollaires, la criminalité organisée et l’économie souterraine. Nos concitoyens, au quotidien, attendent une véritable politique de sécurité…
Et maintenant ? Dans ce contexte, ne faut-il pas aller plus loin en restructurant les acteurs de la lutte contre le narcotrafic ?
En premier lieu, il faudrait renforcer l’Office anti-stupéfiants (OFAST)** qui serait placé sous la double tutelle des ministères de l’Intérieur et de l’Économie et des Finances avec une compétence exclusive sur les crimes liés au narcotrafic. En incluant Bercy, qui supervise les douanes et la lutte contre le blanchiment d’argent, il serait possible de mieux traquer les circuits financiers des trafiquants, en associant l’aspect financier aux enquêtes policières. De surcroît, il aurait la capacité d’intervenir directement dans les enquêtes, y compris celles menées par d’autres administrations, favorisant une approche globale de la lutte contre les réseaux de trafiquants !
En second lieu, à quand la création rapide d’un Parquet national anti-stupéfiants (Pnast) ? Le nouveau parquet aurait pour compétence la lutte contre le narcotrafic. Les juges et les policiers forment système. Le pouvoir politique doit organiser leur complémentarité. C’est l’objet même d’une politique de sécurité. Jean-Louis Matéos
* Un « Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants » est resté en vigueur jusqu’en septembre 2019.
** L’office anti-stupéfiants est une agence française chargée de coordonner la lutte contre le trafic de stupéfiants sur le territoire national, notamment dans les Outre-mer. Elle est opérationnelle depuis le 1ᵉʳ janvier 2020.