Entretien avec Sébastien Delbosq, candidat du Rassemblement National
À trois jours du second tour des élections législatives anticipées (et mouvementées !), Sébastien Delbosq, candidat RN de la première circonscription de Lot-et-Garonne, qui affrontera dimanche, Michel Lauzzana, candidat de la majorité présidentielle et député sortant, nourrit l’espoir que les électeurs indécis ne cèdent pas aux sirènes du champ républicain pour éviter que la France ne se retrouve dans une impasse de gouvernance durant les trois ans à venir si Jordan Bardella n’obtient pas la majorité absolue.
Dans quel état d’esprit êtes-vous à deux jours du second tour ?
S.D. : Je veux vous redire à quel point j’ai été honoré dimanche de recueillir plus de 26 000 suffrages.
Merci du fond du cœur, et je répète l’importance absolue de revenir aux urnes ce 7 juillet. Aussi, bien que je me sente serein, je veux continuer à mobiliser dans un scrutin qui s’annonce serré, où chaque voix comptera. Le sort de notre territoire et de notre pays dépend grandement de la mobilisation de dimanche.
Quel est votre ressenti sur cet entre-deux tour ? Sur les arrangements électoraux des uns et des autres ? Pensez-vous que le RN peut obtenir la majorité absolue ?
S.D. : Avec plus de 43 % des suffrages au premier tour, nous courrons malgré tout le risque, via un énième jeu de marchandage électoral contre-nature (dans lequel la Macronie accepte les voix d’élus d’accord sur rien, alliés au pire de l’extrême gauche), à nous voir encore perdre des années sur cette circonscription, et nous retrouver de nouveau avec un député par défaut. Nous pouvons obtenir une majorité absolue, mais pour ça, il ne faut pas nous disperser. En tous les cas, je m’engage à travailler avec toutes les oppositions Républicaines, contrairement aux macronistes qui gouvernaient à coup de 49.3. Tous ces tripatouillages électoraux agacent profondément les Français. Il est grand temps de cesser de dicter aux électeurs des choix prêt à penser.
Qu’auriez-vous envie de dire aux citoyens encore hésitants, pour les convaincre de voter pour vous ?
S.D. : Déjà, de refuser l’infantilisation que l’on veut faire des électeurs. Ne pas écouter les caricatures de ceux qui n’ont pour seul programme que de jouer sur les peurs afin de masquer leurs échecs. J’espère demain, vous représenter à l’Assemblée, porter enfin fièrement la voix de notre Lot-et-Garonne, et continuer à échanger avec vous, d’où vous veniez, qui que vous soyez, afin de trouver ensemble des solutions pour que l’espoir devienne enfin réalité. Je n’ai jamais attendu d’être en campagne pour participer à la vie de mon territoire, tout simplement, car je n’ai jamais fait semblant, et que j’aime immodérément mon département. Ce dimanche, en avant pour un gouvernement d’union nationale avec Jordan Bardella, il faut que le Lot-et-Garonne fasse partie des vainqueurs. Il faut un vote responsable et courageux afin de sortir de l’impuissance et du déclin. J’ai besoin de vous !
Si vous êtes élu, de quelle manière envisagez-vous de porter la parole de la première circonscription à Paris ? (Quel(s) dépôt(s) de proposition de loi ? Quelle(s) Proposition(s) d’amendement ?)
S.D. : Déjà, je m’engage à être (comme je le suis dans mon quotidien), un député proactif et réactif. Je travaillerai avec l’ensemble des élus, même et bien entendu avec ceux dont les choix électoraux diffèrent des miens. Vu la situation de notre pays, on ne peut plus se permettre de perdre du temps et de se reposer. Je veux agir en urgence sur trois niveaux : le pouvoir d’achat, l’immigration et l’insécurité. Aussi, sur l’expulsion des OQTF (moins de 9% le sont aujourd’hui) qui posent de réels problèmes de sécurité en France, la baisse de la TVA sur l’énergie et le carburant, le rétablissement des peines planchers et des peines minimales dès le premier délit, sans attendre une énième récidive. Je veux également protéger nos agriculteurs et nos excellences locales, en proposant un étiquetage clair sur la qualité et la provenance de nos produits, afin de mettre en avant notre territoire.
Avez-vous déjà une idée de l’endroit où sera installée votre permanence ?
S.D. : Absolument ! Je veux une permanence fixe sur Agen, ouverte toute la semaine par mon équipe, qui permettra d’agir immédiatement en recevant et en écoutant tous les citoyens, élus, artisans, entrepreneurs… qui auront des remontées à faire. Cette permanence sera en cœur de ville, boulevard de la République, et non plus cachée comme depuis plus de dix ans au fond d’une rue excentrée où personne ne va. Enfin, je m’engage, en complément, à tenir régulièrement une permanence mobile en Albret. Chaque demande recevra une réponse claire et rapide. Il faut remettre de l’efficacité et de la proximité !
« Je partira pas » contre « No Pasaran ». Condamnez-vous ces deux chansons ?
S.D. : Je condamne les deux sans réserve ! La France ne doit plus accorder de place à ces extrémismes.
Toutefois, je constate, hélas, que mes adversaires ne condamnent que très mollement la chanson « No Pasaran » : des rappeurs du déshonneur, faisant l’apologie des trafics, du complotisme, de la misogynie, de l’antisémitisme et appelant à la mort de Jordan Bardella ou de Marine Le Pen. Les Français en ont marre des racailles érigées en donneurs de leçon par certains politiques et abreuvées d’argent public. Remettons du bon sens !
Que vous inspirent les différentes agressions des candidats de tous bords lors des collages d’affiches ?
S.D. : Ces agissements infects doivent cesser ! Apaisons notre pays via un débat clair et calme, mais tout en ne laissant rien passer. Je tiens à adresser mon plein soutien à tous ces candidats. Les auteurs de ces agressions doivent, comme tout auteur de crime ou délit, être lourdement condamnés. Je me sens bien seul à appeler à cette morale, et je souligne que chez nous, en Lot-et-Garonne, un maire a été agressé lors d’une réunion publique du Front Populaire, et qu’une adjointe à la mairie de Tonneins a vu sa maison taguée de « facho » car simplement considérée comme non hostile au RN. Le calme passe par le fait de remettre la France en ordre.