Anacr 47 : « La Résistance unie a refait de la France une nation debout et indépendante »

Commémoration du 79^ème anniversaire de la libération d’Agen

Florent Farge, Secrétaire général de la préfecture et sous-préfet de l’arrondissement d’Agen, a présidé, samedi dernier, la cérémonie commémorative de la Libération de la ville d’Agen, en présence des autorités civiles et militaires et sous l’autorité militaire du commandant de réserve Jean-Paul Mansion, représentant le colonel Karim Benamer, chef de corps du 48ᵉ RT.

Après la cérémonie des couleurs et la revue des troupes effectuée par le commandant de réserve, Brigitte Moreno, présidente de l’Association Départementale des Anciens Combattants et Amis de la Résistance, a donné lecture du message du comité départemental du Lot-et-Garonne. Afin de freiner les troupes ennemies empruntant l’axe Toulouse-Bordeaux pour renforcer le front en Normandie, les Résistants ont déployé, le 6 juin 1944, le « plan vert » consistant à couper des routes, à plastiquer des ponts et voies ferrées et à rendre inopérantes les communications téléphoniques. Le général Marshall, chef d’Etat-major des armées américaines en Europe et dans le pacifique, saluera l’efficacité de l’action menée par les maquis : « La Résistance a dépassé toutes nos prévisions. C’est elle, qui, en retardant l’arrivée des renforts allemands et en empêchant le regroupement des divisions ennemies à l’intérieur, a assuré le succès de nos débarquements … » Les derniers allemands quittèrent la ville d’Agen le 19 août après un dernier accrochage place Jasmin. « Le Sud-Ouest s’est libéré par ses propres forces, avec l’aide des réseaux de la France Libre. Notre département a connu une résistance particulièrement active et a payé un lourd tribu pour retrouver sa liberté : 250 fusillés, 630 déportés auxquels s’ajoutent les 1 200 résistants de la Centrale d’Eysses. 36 villages lot-et-garonnais ont connu la répression, les combats, les fusillades, les déportations et les incendies de plus de 300 habitations. Notre liberté fut retrouvée aussi grâce aux très durs combats soutenus par toutes les armées alliés, pendant quatre ans, sur tous les fronts, de l’Est et de l’Ouest, d’Afrique et d’Italie, avec le concours des armées de la France : la France Libre, la Première Armée, la 2ᵉ DB*. Nous n’oublions pas que la Résistance unie a refait de la France une nation debout et indépendante, présente à Berlin le 8 mai 1945, pour la capitulation sans condition de l’armée Allemande ».

Guerre, racisme et xénophobie, des fléaux bien enracinés

Loin d’évoluer dans un monde de solidarité et de paix, la guerre est à nos portes et notre société fait toujours face au racisme et à la xénophobie. « Gardons en mémoire le message des Résistants, appelant à la vigilance et à la connaissance de cette page de notre histoire. La transmission de cette mémoire fait partie intégrante de la formation citoyenne de notre jeunesse. Nous croyons en elle pour défendre et continuer à transmettre les valeurs de la résistance qui se confondent avec celles de la République et de notre Démocratie » a poursuivi Brigitte Moreno dans son allocution. Après le chant des partisans, quatre gerbes ont été déposées successivement devant le monument aux Morts par Brigitte Moreno, présidente déléguée Départementale de l’Association Nationale des Anciens Combattants et Amis de la Résistance, accompagnée de Gabriel Pichon, président de l’Union Départementale des Associations d’Anciens Combattants et de Max Galinié, président du Comité d’Entente des Anciens Combattants et Victimes de Guerres, Maïté François, représentant Jean Dionis, maire d’Agen ; Françoise Laurent, représentant Sophie Borderie, présidente du Conseil départemental de Lot-et-Garonne et Florent Farge, Secrétaire général de la préfecture et sous-préfet de l’arrondissement d’Agen. Le salut aux porte-drapeaux a clôturé ce 79^ème anniversaire de la libération d’Agen. « La liberté, seule valeur impérissable de l’histoire » (Albert Camus).

*Division Blindée