Barbarie de Cherbourg
Le vendredi 4 août, la France a gravi un palier supplémentaire dans l’horreur absolue : une jeune femme de 29 ans subissait un viol d’une barbarie inouïe à Cherbourg-en-Contentin, en début de matinée et en plein cœur de ville. Une semaine plus tard, nous apprenons l’arrestation de son agresseur, Oumar N, un jeune de 18 ans, défavorablement connu des services de police.
Ce crime horrible aurait dû plonger le pays entier dans une indignation extrême, surtout lorsque l’on prend connaissance de la sordidité et de la gravité des faits : nos confrères du Figaro rapportent que la jeune femme a d’abord été frappée au visage et sur le corps à multiples reprises puis a été violée avec un manche en balai entraînant une perforation de son colon, de l’intestin grêle, du péritoine et du diaphragme. Les médecins ont également diagnostiqué un pneumothorax et de nombreuses côtes fracturées. La jeune femme, qui a trouvé la force de prévenir la police avant d’être transportée en urgence absolue à l’hôpital Pasteur, a été opérée plusieurs heures, mais son pronostic vital est toujours engagé et, devant la gravité de ses lésions, a été plongée en coma artificiel. Une cellule psychologique a été activée pou le personnel soignant profondément choquée par cet acte de torture et de barbarie.
Si plusieurs élus de tous bords se sont émus de cette tragédie, les membres du gouvernement brillent par leur silence assourdissant. À commencer par le chef de l’État, trop occupée à faire du jet-ski à Brégançon et à se réjouir de la performance footballistique de nos Bleues, à l’instar de la première Ministre Elisabeth Borne, de Prisca Thévenot. Même Bérangère Couillard, ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, n’a pas soufflé mot sur cet horrible drame. Pire, Aurélien Rousseau, ministre de la Santé et de la Prévention, ne s’est pas rendu sur place pour assurer l’équipe soignante de son soutien et rendre visite à la jeune femme et à ses proches. Silence assourdissant aussi des médias télévisés et des féministes ou qui se prétendent l’être. La majorité des élus se sont émus pour le match de cette demi-finale, pour le triste sort des migrants de Calais, mais ont joué la carte de l’indifférence face à ce terrible drame. Pourquoi ? Peut-être pourrait-on murmurer à l’oreille d’Eric Dupont Moretti que non, il n’y a pas en France un simple sentiment d’insécurité, mais qu’il existe aussi des meurtres gratuits comme ceux de Redouane, Shaïna, Enzo, Philippe, Lola… qui méritent notre indignation. Celle des élus semble à géométrie variable. Seraient-ils donc atteints d’hemianopsie ? * Comment réagiraient donc ces personnes s’il s’agissait de leur sœur, de leur épouse, de leur mère, de leur grand-mère, de leur amie… ? Faut-il donc aujourd’hui être soi-même percuté émotionnellement par une tragédie pour éprouver de la compassion ? Et puis, il va bien falloir un jour lui donner une texture à cette folie meurtrière : s’agit-il d’un acte identitaire (haine des femmes, tenue jugée inappropriée…) l’œuvre d’un malade mental (on apprend qu’il a déjà sexuellement agressé sa petite sœur de 4 ans !) ou la résultante de la prise de stupéfiants, voire de médicaments ?** Une chose est sûre : la société est malade et pour la soigner, il faut remonter à la racine du problème initial, mais ce n’est certainement pas en imitant Mizaru (l’aveugle), Kikazaru (le sourd) et Iwazaru (le muet), les trois singes mystiques de la sagesse, que l’on parviendra à trouver le remède à cette déliquescence mortifère. Véronique David
* perte ou une diminution de la vision dans une moitié du champ visuel
** https://www.alternativesante.fr/antalgiques/homicides-et-tueries-de-masse-quel-role-jouent-les-antidepresseurs-et-les-antidouleurs
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