79ème anniversaire de la commémoration de la Victoire du 8 mai 1945
Daniel Barnier, Préfet de Lot-et-Garonne, a présidé la cérémonie commémorative de la Victoire du 8 mai 1945, place Armand Fallières à Agen, en présence de nombreuses autorités civiles et militaires, de la Préparation Militaire Marine d’Agen et du public. Cette cérémonie fut l’occasion de faire mémoire de la vaillance et de l’abnégation dont ont fait preuve tous ceux qui ont libéré la France.
Après le traditionnel lever des couleurs et la revue des troupes par le colonel Karim Benamer, chef de corps du 48e régiment de transmissions, la médaille militaire fut décernée à l’adjudant Fabrice et au sergent-chef Sylvain du 48e RT. Un troisième récipiendaire fut décoré en la personne de l’adjudant Frédéric.
La jeune Jeanne, accompagné de Gabriel Pichon, président de l’UFAC-VG 47 ( Union Fédérale des Anciens Combattants et Victimes de Guerre de Lot-et-Garonne) a donné lecture du message national de l’UFAC :
« Voici 80 ans, à l’aube du 6 juin 1944, 134 000 soldats américains, britanniques, canadiens et 177 commandos marine français s’apprêtaient à prendre pied sur les plages de Normandie pour combattre l’Allemagne nazie. La nuit précédente, 23 500 parachutistes américains et anglais avaient été largués dans la campagne normande et avaient commencé le combat.
La Libération de la France commence ; pour autant, l’armée allemande ne bat pas en retraite. La résistance allemande sera féroce durant la bataille de Normandie qui se déroule du 6 juin au 25 août 1944. Les villes, les villages et la campagne normande seront dévastés par les violents combats. 20 000 civils périront durant cette bataille de Normandie qui aura payé un lourd tribut à la libération de la France.
Ce 6 juin 1944 marque le début de la libération de la France, les forces armées de la France libre sont présentes.
Outre les fusiliers marins du commando Kieffer, la deuxième division blindée du Général Leclerc prend pied en France le 1er août 1944. Elle participe à la bataille de Normandie puis mènera nombre d’opérations de guerre qui la conduiront à libérer Paris puis Strasbourg pour se finir en Allemagne nazie jusqu’à la reddition du 8 mai 1945.
Les hommes et les femmes des Forces Françaises de l’Intérieur contribueront également à la réussite du débarquement et à la libération de la France en harcelant l’armée allemande, ce qui aura comme effet de ralentir l’arrivée de leurs renforts.
La France sera présente lors du débarquement de Provence le 15 août 1944. La 1re armée française du Général de Lattre débarque sur les côtes varoises aux côtés des troupes américaines. Elle est principalement composée de soldats issus de l’Empire colonial français. Elle libérera Toulon et Marseille avant de connaître les combats difficiles des Vosges et d’Alsace.
En janvier 1945, la France est totalement libérée puis, le 8 mai 1945, l’Allemagne nazie capitule sans condition.
En ce 8 mai 2024, rendons hommage à tous les morts de ce conflit qui aura duré 5 ans et fait 13 millions de victimes civiles et militaires. Ne les oublions pas, n’oublions pas non plus le Prix de la Liberté. »
Henri Jacquin, délégué de la Fondation Maréchal de Lattre a énoncé l’ordre du jour N°9 du Général d’Armée de Lattre de Tassigny, signataire le 9 mai 194 à Berlin, de l’acte solennel de la capitulation de l’Allemagne :
« Officiers, Sous-officiers, Caporaux et Soldats de la Première Armée française,
Le jour de la Victoire est arrivé.
A Berlin, j’ai la fierté de signer au nom de la France, en votre nom, l’acte solennel de la capitulation de l’Allemagne.
Dignes de la confiance de notre Chef Suprême, le Général de Gaulle, libérateur de notre pays, vous avez, par vos efforts, votre ferveur, votre héroïsme, rendu à la Patrie son rang et sa grandeur. Fraternellement unis aux soldats de la Résistance, côte à côte avec nos camarades alliés, vous avez taillé en pièces l’ennemi, partout où vous l’avez rencontré.
Vos drapeaux flottent au cœur de l’Allemagne.
Vos victoires marquent les étapes de la Résurrection Française.
De toute mon âme, je vous dis ma gratitude. Vous avez droit à la fierté de vous-même comme à celle de vos exploits.
Gardons pieusement la mémoire de nos morts. Généreux compagnons tombés au Champ d’Honneur, ils ont rejoint dans le sacrifice et la gloire, pour la Rédemption de la France, nos fusillés et nos martyrs.
Célébrons votre victoire : victoire de Mai, victoire radieuse de printemps qui redonne à la France la Jeunesse, le Force et l’Espoir.
Soldats vainqueurs, vos enfants apprendront la nouvelle épopée que vous doit la Patrie. »
Daniel Barnier, préfet de Lot-et-Garonne, a donné lecture du message de Sébastien Lecornu, ministre des Armées et de Patricia Mirallès, secrétaire d’État auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la Mémoire :
« Il y a 79 ans, à Berlin, la France surmontait « l’étrange défaite » de mai 1940 et l’esprit de collaboration. Le 8 mai 1945, l’Allemagne nazie capitulait, le fracas des armes se taisait en Europe.
Ce jour-là, il faisait chaud sur la France comme dans le cœur des Français lorsqu’ils ont appris la nouvelle : « La guerre est gagnée ! Voici la Victoire ! ». Ces quelques mots, prononcés par la voix du Général de Gaulle, qui depuis le 18 juin 1940 avait poursuivi le combat, ont résonné dans le pays, et bien au-delà.
La délivrance est là. Et, en même temps que les larmes de joie, la douleur fait briller les yeux des Françaises et des Français.
Car la Victoire, si heureuse soit elle, n’efface ni la guerre qui a eu lieu, ni ses ravages et ni ses morts. Des ruines de Rennes et de Saint-Lô, aux plages de Normandie et de Provence, d’Oradour-sur-Glane aux monuments aux morts sur lesquels on gravera bientôt des noms nouveaux : c’est dans un silence de mort que résonnent les premiers cris de la Libération. Dans le silence des murs d’Izieu et de celui de toutes les maisons dont les habitants furent assassinés.
Le 8 mai 1945, dans un élan collectif, chacun pleure les morts et salue ceux qui ont combattu. 79 ans après, réunis devant nos monuments aux morts, nous leur rendons un même hommage.
Nous nous souvenons de ceux de 40 et de leurs efforts héroïques, à Montcornet, à Saumur, à Narvik ou dans les Alpes.
Nous nous souvenons des hommes et des femmes qui ont refusé d’abandonner la Patrie à ceux qui l’avaient occupée et à ceux qui l’avaient trahie. Résistants, ils s’étaient engagés sans calcul, sans garantie, mais résolus à vivre libre ou à mourir.
Nous nous souvenons des combattants des Forces Françaises Libres, venant de France, d’Afrique, des outre-mer et d’ailleurs. Ils étaient soldats, légionnaires, aviateurs, tirailleurs, marsouins ou marins. Ils sont arrivés sur les plages de Normandie et de Provence après les glorieux combats de Bir-Hakeim, de Koufra, dans les sables des déserts d’Afrique et du Levant, à Monte Cassino. Ils débarquaient en France, guidés par la liberté, qu’ils aimaient plus que leur propre vie. Ils se sont battus et n’ont jamais plié.
Nous nous souvenons du soutien décisif de nos Alliés d’alors, de ces combattants partis à l’assaut de l’ennemi côte à côte avec les Français libres, de ces millions d’hommes et de femmes qui se sont unis pour hâter la Victoire.
Nous nous souvenons également de toutes les victimes civiles qui payèrent un immense tribut. Elles trouvèrent la mort dans les exactions de l’occupant ou les bombardements de l’invasion ou de la Libération.
Nous nous souvenons des victimes de la déportation politique et raciale, dans les camps de concentration et dans les camps de la mort. Nous nous souvenons des juifs, tziganes, homosexuels, handicapés physiques ou mentaux, haïs et assassinés simplement parce qu’un jour ils étaient nés.
Nous nous souvenons aussi de ces Français et des ces Françaises d’Alsace ou de Moselle, enrôlés malgré eux dans l’armée de l’occupant, sous un drapeau qui n’était pas le leur.
Il y a 79 ans, la France et l’Europe avaient perdu leur innocence. Et c’est avec la conscience grave du passé que chacun se mit à imaginer les jours heureux. Avant même la fin de la guerre, de nouveaux défis se faisaient jour. De nouvelles ambitions, aussi.
Une ambition politique partagée par toutes les forces qui avaient contribué à la Libération et qui, rassemblées autour du général de Gaulle, avaient formé un gouvernement provisoire. L’ambition de l’établissement de la démocratie la plus large, car les peuples avaient compris, par les armes et par le sang versé, que le nationalisme est un fusil chargé. Tous pressentaient déjà que la construction européenne serait nécessaire au salut de l’Europe.
Une ambition sociale, celle de la sécurité sociale, du droit au travail, de la sécurité de l’emploi. Celle qui a donné à tous les enfants la possibilité de bénéficier de l’instruction et d’accéder à la culture, pour que soit ainsi promue une élite non de naissance mais de mérite.
Une ambition économique qui, ne se limitant pas à la reconstruction, a offert à notre pays les moyens de son indépendance et de sa prospérité.
De la guerre, du 8 mai 1945, nous avons conservé une mémoire. Celle-ci s’est nourrie de l’histoire des combats de la France Libre et de la Résistance comme de celle de la déportation et de la collaboration. Cette mémoire est notre héritage autant qu’une leçon.
Depuis 79 ans, nous ne l’avons pas oubliée. Pour toujours, elle nous anime. »
S’ensuivit l’interprétation du « Chant des Partisans » a capella par les élèves des écoles Joseph Bara et Paul Bert, le dépôt de trois bouquets par des élèves, le dépôt de gerbes par les autorités (Brigitte Moreno, présidente de l’Association Départementale des Anciens Combattants et Amis de la Résistance et Henri Jacquin, accompagnés par deux lauréats du concours national de la Résistance et de la Déportation, Max Galinié, président du Comité d’Entente des Anciens Combattants et Victimes de Guerres, Gabriel Pichon, le colonel Karim Benamer, Françoise Laurent, représentant Sophie Borderie, présidente du Conseil départemental de Lot-et-Garonne, Jean Dionis, maire d’Agen, Christine Bonfanti-Dossat, sénatrice de Lot-et-Garonne, Michel Lauzzana, député de la 1ère circonscription Agen-Nérac et le préfet Daniel Barnier), le ravivage de la flamme par le préfet, la Sonnerie aux Morts, la Marseillaise, le défilé des troupes du 48e RT puis le salut aux porte-drapeaux.
La paix n’est jamais acquise. Il revient à chacun d’entretenir et de fleurir le jardin des libertés.