Histoire

« Construisons la France de demain ! »

Allocution de Brigitte Moreno, présidente de l’ANACR 47. © Véronique David

Commémoration du 80ᵉ anniversaire de la libération d’Agen

La cérémonie commémorative du 80ᵉ anniversaire de la libération d’Agen s’est déroulée, le 19 août dernier, place Armand Fallières, sous la haute autorité du capitaine Lagrange, présidée par Florent Farge, sous-préfet d’Agen et secrétaire général de la Préfecture de Lot-et-Garonne aux côtés de Maïté François, conseillère municipale déléguée au protocole et réceptions, de Brigitte Moreno, présidente départementale de l’Association Nationale des Anciens Combattants et des Amis de la Résistance, de Max Galinié, président du Comité d’Entente des anciens Combattants et Victimes de Guerre ainsi que de nombreuses autorités civiles et militaires.

Dépôt de gerbes devant la stèle Jean Moulin. © J.D

 

Dépôt de bouquets devant la maison d’Arrêt d’Agen.© J.D

 

Dépôt de gerbes gare d’Agen « A la mémoire des agents de la SNCF tués par faits de guerre ». © J.D

 

Dépôt de gerbes au Commissariat de Police en présence de la commissaire générale Dominique Lasserre-Cussigh. © J.D

 

7 h 30. Les anciens Combattants se sont donnés rendez-vous place Armand Fallières devant le Monument aux Morts pour aller déposer une gerbe devant la stèle de Jean Moulin puis des bouquets devant la Maison d’Arrêt d’Agen. Deux groupes se sont ensuite formés pour aller déposer des bouquets aux plaques commémoratives apposées dans les diverses rues de la ville : premier parcours (rue Banabéra, collège Jasmin,, place de la République, église Saint-Hilaire, collège Jasmin, Passerelle, rue Maurice Jacob) et second parcours (rue Roland Goumy, rue Marc Tancogne, boulevard Edouard Lacour, rue André Mazeau, rue Marcel Rogué et rue Ernest Sarrou). Tous se sont rassemblés ensuite à la verrière de départ de la gare d’Agen où Sandrine Aguière, gestionnaire de sites SNCF Gares & Connexions a effectué un dépôt de gerbes au pied de la plaque « A la mémoire des agents de la SNCF tués par faits de guerre », a donné lecture des neuf noms de cheminots, témoignant du fort engagement du milieu ouvrier dans la Résistance. Trois autres bouquets ont été successivement déposés rue des Héros de la résistance, au n°22 de la rue Montesquieu (plaque Yvan Pouyleau) et place Lapeyrusse avant d’effectuer un dépôt de gerbes au commissariat de Police, devant la plaque rue Palissy : en juin 1941, le policier Gervais Cosculluela aide des familles juives à éviter les rafles. Arrêté sur dénonciation en 1943, puis relâché, il est de nouveau arrêté en août 1944. Il est libéré le 18 août alors que les troupes allemandes s’apprêtent à quitter Agen.

« En avant pour les couleurs ! » en présence des autorités civiles et militaires du département. © Véronique David

Militaires, enseignants, élus, citoyens… sont venus honorer la Mémoire de nos chers compagnons de la Libération.© Véronique David
Lecture du message de la ville d’Agen par Maïté François, conseillère municipale déléguée au protocole et réceptions. © Véronique David

Lecture du message ministériel par Florent Farge, sous-préfet d’Agen et secrétaire général de la Préfecture de Lot-et-Garonne. © Véronique David

Entretenir la flamme de la Résistance

C’est à 11 heures que débuta la cérémonie au Monument aux Morts. Après le traditionnel lever des couleurs et la revue des troupes par le Capitaine Lagrange, avant la lecture de différents messages : « Il fallait du courage à ces hommes et ces femmes pour rejoindre l’Armée des Ombres » souligna Brigitte Moreno. « Au nom de la ville d’Agen, je veux remercier tous ceux qui font vivre cet héritage. À le souvenir, à eux l’Immortalité ! » déclara Maïté François. Ce fut ensuite au tour de Florent Farge d’exprimer sa reconnaissance : « Je remercie la ville d’Agen pour faire vivre ce devoir de mémoire. Vous entretenez cette flamme qu’est l’Histoire… Ensemble, souvenons-nous de notre passé et construisons la France de demain ! » 

De gauche à droite, les jeunes porte-drapeaux Alix Tronch et Alban Rapetti. © Véronique David

Passer le flambeau à la jeunesse

Parmi la vingtaine de porte-drapeaux présents à cette cérémonie, la jeune génération était représentée par Alix Tronch, 29 ans, étudiant en Master de mathématiques et Alban Rapetti, 30 ans, professeur de mathématiques et porte-drapeau au comité local de l’ANACR du Mézinais depuis 2012, coprésidé par son père Jacques. « La famille de mon grand-père était dans la résistance sur Toulouse, dans la 35ᵉ Brigade FTP-MOI (début décembre 1942, elle organisa, notamment, la destruction de camions allemands place du capitole et gare Matabiau, Ndlr). Il devient de plus en plus important d’entretenir ce devoir de mémoire, pour éviter la résurgence des idées fascistes, estime Alban Rapetti. Nous mettons en avant des valeurs de partage, de solidarité… »

Dévoilement de la plaque en l’honneur de Jean Cadéac d’Arbaud, compagnon de la Libération. © Véronique David

Jean Cadéac d’Arbaud, compagnon de la Libération

Le point d’orgue de cette commémoration reste, sans conteste, le dévoilement de la plaque devant le Monument aux Morts, en l’honneur de Jean Cadéac d’Arbaud, devenu compagnon de la Libération en 194, incarnant durant les heures les plus sombres, cet esprit de Résistance. Maïté François, reconnaît en lui, l’ « un de ces héros » qui aura fait souffler « un vent de résistance ». Jean Cadéac d’Arbaud verra le jour le 26 avril 1917 à Agen. Il intégrera l’École Navale en 1937 et sera affecté en août 1939 au service artillerie sur le cuirassé Lorraine avant de rallier la France Libre au sein des Forces Navales Françaises Libres en mai 1941 et de participer au ralliement de l’Ile de la Réunion à la France Combattante. Il prendra part au débarquement de Cavalaire en août 1944 et à la prise de Toulon. Il s’engagera dans la bataille d’Alsace et atteindra le Rhin avec la 1ʳᵉ armée française le 1ᵉʳ février 1945. Il servira au cabinet de la Marine en 1945-1946. Il quittera le service actif en 1949, mais sera rappelé en 1951 lors de la guerre d’Indochine. Il dirigera l’Union aéromaritime de transports de 1952 à 1962, Air Afrique de 1963 à 1976 puis l’Union des transports aériens de 1977 à 1982. Le Capitaine de corvette de réserve est décédé accidentellement le 18 novembre 2003 à son domicile de Malguénac dans le Morbilhan. Au cours de sa carrière, il a été promu Commandeur de la Légion d’honneur, Compagnon de la Libération, a été décoré de la Croix de guerre 39/4, s’est vu décerner la Médaille de la Résistance, la Médaille des Blessés et la Médaille Coloniale.

Dépôt de gerbe par Brigitte Moreno, présidente de l’ANACR 47 accompagnée par Max Galinié, président du Comité d’Entente des Anciens combattants et victimes de Guerre et Gabriel Pichon, président départemental de l’Union Fédérale des Anciens Combattants et Victimes de Guerre. © Véronique David

 

Dépôt de gerbe par Maïté François, conseillère municipale déléguée au protocole et réceptions. © Véronique David

 

Dépôt de gerbe par Françoise Laurent, représentant le Conseil départemental de Lot-et-Garonne. © Véronique David

 

Dépôt de gerbe par Michel Masset, sénateur de Lot-et-Garonne. © Véronique David

 

Dépôt de gerbe par Florent Farge, sous-préfet d’Agen et secrétaire général de la Préfecture de Lot-et-Garonne. © Véronique David

 

La cérémonie s’est poursuivie par le chant des partisans, le dépôt de gerbes par les autorités (Brigitte Moreno, présidente de l’ANACR 47 accompagnée par Max Galinié, président du Comité d’Entente des Anciens combattants et victimes de Guerre et Gabriel Pichon, président départemental de l’Union Fédérale des Anciens Combattants et Victimes de Guerre ; Maïté François, conseillère municipale déléguée au protocole et réceptions ; Françoise Laurent, représentant le Conseil départemental ; Michel Masset, sénateur de Lot-et-Garonne et Florent Farge, sous-préfet d’Agen et secrétaire général de la Préfecture de Lot-et-Garonne), la Sonnerie aux Morts, la Marseillaise ainsi que le salut aux porte-drapeaux.

Aux Morts…© Véronique David

 

Il y a 80 ans, Agen reprenait possession de son identité et clamait une Liberté âpre à recouvrer et qui ne doit plus nous échapper…

Salut aux porte-drapeaux par les autorités civiles et militaires. © Véronique David

 

Parcours de Mémoire https://www.agen.fr/fileadmin/user_upload_ville/pdf/06-Mes_loisirs/Culture/Memoires_archives/Depliant-EMRD-2021.pdf

Le Lot-et-Garonne, été 1944 → https://archivesdepartementales.lotetgaronne.fr/fileadmin/mediatheque/mediatheque_archives/01-Documents/Fil-du-temps/Fil-du-temps-17-liberation-1944.pdf

Véronique David

Journaliste
Après un diplôme de psychologie et un DU de Japonais, j’ai préparé un diplôme de Naturopathie-homéopathie avec la faculté Libre de Médecine Naturelle et d’Ethnomédecine de Paris XV ainsi qu’une formation de correctrice avec le Centre d’Écriture et de Communication de Paris V qui m’a aussi formée aux techniques journalistiques. Dans le même temps, j’ai rédigé des articles pour différents journaux et administrations (Mairie d'Agen, Conseil départemental de Lot-et-Garonne, Actif Formation...). J’ai aussi travaillé au sein de divers organismes (Caf, Pôle Emploi, ODAC, MEDEF, ENAP…) dans le domaine du secrétariat et préparé une formation de praticienne en coaching de Vie. Dans un tout autre domaine, je suis officier de réserve citoyenne dans l’Armée de Terre depuis une dizaine d’années. J’ai appris au fil du temps que « toutes les batailles de la vie nous enseignent quelque chose, même celles que nous perdons » (Paulo Coelho). Rêvons en grand, soyons audacieux et bâtissons l’impossible !

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