Fin de vie
Cela fait plus d’un an déjà que le Président de la République Emmanuel Macron a annoncé la mise en place d’une convention citoyenne sur la fin de vie.
Concomitamment, le Comité consultatif national d’éthique ouvrait la voie à la légalisation de l’aide active à mourir en France. Ces annonces faisant suite à de nombreux sondages montrant qu’une grande majorité de français apparaissaient favorables à la légalisation du suicide assisté, et à la proposition de loi “visant à affirmer le libre choix de la fin de vie” dont l’article Premier fut adopté, au sénat à une large majorité parlementaire et Transpartisane en avril 2021.
Ce texte n’a cependant pas pu être adopté dans son intégralité, notamment à cause de l’obstruction parlementaire menée par une minorité de députés.
Les lois françaises actuelles ne suffisent pas pour garantir la dignité de chaque citoyen face à la mort. Alors que plusieurs territoires de notre pays sont dépourvus de structures de soins palliatifs, et que leur accès n’est pas possible pour la grande majorité des patients concernés, l’accès à ces soins doit être rendu universel. Il est également nécessaire que chaque patient atteint d’une maladie incurable puisse accéder à une aide active à mourir en France. La sédation profonde et continue inscrite dans la loi Claeys-Leonetti de 2016 n’est pas une approche thérapeutique aujourd’hui accessible dans tous les cas, comme par exemple pour les patients atteints de la maladie de Charcot.
Les débats engagés depuis des décennies me renvoient encore à cette question fondamentale : n’est-il pas temps de veiller au respect des valeurs de la République et à leur application ? Permettre à chaque citoyen de choisir sa fin de vie relève de la Liberté individuelle.
La dignité dans la fin de vie est donc un combat de longue date. Je rappellerai pour ma part l’investissement du médecin Pierre Simon, à l’origine de l’association du droit de mourir dans la dignité (ADMD) ; le but : faire évoluer la loi française afin que chaque personne soit respectée dans ses convictions sur sa propre fin de vie. Pour beaucoup de Français, il parait nécessaire qu’une aide médicalisée active à mourir soit possible dans des conditions strictement définies par une nouvelle loi qui permettra à chacune et à chacun d’accéder à cette ultime liberté.
Des sénateurs radicaux progressistes ont pris part activement aux débats ouverts dans le cadre de cette convention citoyenne, et défendu avec ferveur la mise en place d’une nouvelle loi de fin de vie permettant l’universalité des soins palliatifs et la possibilité d’accès à une aide active à mourir.
Une nouvelle loi sur la fin de vie se dessine, sur la base, notamment, des conclusions rendues par la convention citoyenne pour la fin de vie.
Le droit de mourir dans la dignité est fondamental. Pour assurer une fin de vie exempte de souffrance et d’atteinte à la dignité pour tous les citoyens sur tout le territoire, une nouvelle loi est en effet nécessaire, allant plus loin que la loi Leonetti/Clayes, qui souffrait par ailleurs d’une inégale application et d’un manque de moyens.
C’est pourquoi, au-delà du vote d’une nouvelle loi qui devra respecter la clause de conscience des professionnels de santé et garantir la plus grande sécurité aux personnes vulnérables, il faudra s’assurer de la mobilisation des moyens nécessaires à sa bonne mise en œuvre sur tout le territoire et dans la durée.
En parallèle, il est indispensable de diffuser l’enseignement et la culture des soins palliatifs, de permettre leur accès partout en France avec un plan d’investissement massif.