Brice Gallée a tenu à apporter son témoignage sur les effets parfois délétères de certains traitements médicamenteux parmi lesquels, les fameux fluoroquinolones, des antibiotiques qui doivent être prescrits avec parcimonie depuis 2019 et ne doivent jamais être un premier choix.
« C’est arrivé le 30 juillet dernier, alors que je souffrais d’une infection urinaire évoluant en prostatite, que l’on me prescrivit un antibiotique de la famille des fluoroquinolones : CIPROFLOXACINE 500 mg. 14 jours de cauchemar en prenant un comprimé deux fois par jour.
Dès les premiers jours, j’ai énormément souffert de tendinites aux cervicales, puis aux trapèzes et cela continuait de descendre en bas du dos jusqu’à atteindre mon genou droit et ma cheville droite. Ces symptômes étaient accompagnés de nausées également et de désordres gastriques réguliers. Durant la seconde semaine de traitement, je demeurais alité toute la journée, perdant l’appétit, la soif et toute volonté. Heureusement, je fus pris en charge par mes parents.
Deux jours après la fin du traitement, dans un état physique d’une extrême faiblesse, je fus hospitalisé et l’hôpital a reconnu qu’il s’agissait d’une grave intoxication médicamenteuse à cet antibiotique, contrairement à la clinique Esquirol Saint-Hilaire. Celle-ci n’a pas reconnu son manquement, celui de ne pas avoir envoyé mon urine au laboratoire Olivot pour un ECBU qui s’avérait indispensable. Le centre hospitalier Agen-Nérac et moi avons attendu que l’ECBU soit réalisé, mais lorsque j’ai contacté le laboratoire Olivot trois jours après mon passage aux urgences à la clinique Saint-Hilaire, le laboratoire m’a répondu que rien ne leur avait été envoyé.
Malgré le fait que je sois immunodéprimé à cause d’un traitement pour mon arthrite, je n’ai pas reçu un autre traitement que les fluoroquinolones. Mes fonctions hépatiques ont été sévèrement touchées avec une anémie importante, l’inflammation de mon corps était trop élevée atteignant des chiffres inquiétants et chaque jour était un lot de souffrances, heureusement atténuées par la morphine. Cet antibiotique est de plus en plus reconnu comme dangereux dans le monde et encore trop utilisé alors que les médecins en connaissent ses effets.
Il y a chaque jour des millions de victimes à l’échelle mondiale, conservant des séquelles à vie ou se suicidant tant ce médicament leur a détruit l’existence. J’ai rejoint l’association Quinolones France, présidée par Philippe Coville, durant ma seconde semaine d’hospitalisation afin de partager mon expérience et contribuer à faire reconnaître l’extrême dangerosité des fluoroquinolones. À la sortie de l’hôpital, je ferai une déclaration auprès de l’ANSM et de l’ONIAM. Les victimes ne doivent pas rester dans le silence ». Brice Gallée