Seconde édition du Forum Énergie dédiée à la décarbonation
La seconde édition du Forum Énergie axée sur la décarbonation s’est déroulée le 22 mars dernier à Agen Agora (Centre des congrès). L’objectif de ce forum est de mettre en relation les acteurs de ce déploiement stratégique du bas-carbone pour lutter contre le dérèglement climatique en vue d’atteindre la neutralité carbone en 2050 et d’accompagner les entreprises à limiter leur impact carbone. Collectivités, entreprises et citoyens doivent porter communément cette ambition pour faciliter cette transformation vers une économie durable et responsable.
L’action de décarboner consiste à diminuer progressivement sa consommation d’énergies fossiles émettrices de gaz à effet de serre comme le charbon, le pétrole et le gaz naturel en améliorant, notamment l’efficacité énergétique par le biais d’une isolation thermique, de rendement de moteurs… en remplaçant ces énergies par des énergies peu émettrices de dioxyde de carbone comme les énergies renouvelables ou le nucléaire. Cela implique des évolutions de son mode de vie pour atteindre les trois sobriétés : énergétique, économique et numérique.
Un réseau de chaleur sur 15,8 kilomètres
En vue de décarboner notre territoire, l’entreprise Idex va construire un réseau de chaleur urbain qui s’étendra sur 15,8 kilomètres en vue de livrer annuellement 41 GWh de chaleur : nos déchets seront réutilisés pour chauffer 4 000 bâtiments et éviter l’émission de 7 400 tonnes de CO2 par an. Le contrat de conception et de gestion du réseau de chaleur d’Agen a d’ailleurs été signé le 20 mars dernier, entre l’agglomération d’Agen et l’Idex. Les travaux démarreront en avril et s’étendront sur 18 mois pour une mise en service programmée au 30 novembre 2025. D’avril à juin 2024, « Agen Chaleur Urbaine », société du groupe Idex, va réaliser des travaux de développement du réseau de chaleur sur la commune du Passage d’Agen. Ce réseau de chaleur permettra de réduire de plus de 43 % ses émissions de gaz à effet de serre. Cette solution durable tire parti d’un mix énergétique à 84 % d’origine renouvelable et durable : la chaleur sera produite à partir de l’Unité de Valorisation Energétique Sogad en incinérant les 25 000 tonnes de déchets ménagers par le biais d’un échangeur puis d’un système de régulation et à partir de l’usine Atemax en récupérant la chaleur fatale dans le process d’équarrissage. Une chaufferie de secours alimentée au biogaz assurera la continuité du service depuis la centrale de méthanisation astaffortaise.
La chaleur circulera dans un double réseau : un réseau primaire permettant le départ d’une eau chaude à 100°C pour chauffer les bâtiments raccordés ainsi qu’un réseau secondaire qui repartira vers l’échangeur pour se réchauffer puis repartira dans le réseau primaire. « Ce réseau de chaleur a pour objectif de décarboner et de maîtriser la facture énergétique avec une réduction de 30 à 40 % sur la facture énergétique et une stabilisation des prix » explique Wilfried Dufort, responsable du développement commercial du réseau de chaleur urbain/ habitat/résidentiel chez Idex.
Le bio fioul, une alternative responsable au fioul domestique
Si le fioul domestique est utilisé par trois millions de ménages et représente la troisième énergie de chauffage en France, son bilan carbone s’avère défavorable.
Le décret n° 2022-8 du 5 janvier 2022, entré en vigueur le 1 juillet 2022, interdit l’installation, dans tous les bâtiments, de systèmes de chauffage ou de production d’eau chaude sanitaire consommant des combustibles dont les émissions de gaz à effet de serre sont supérieures à 300 gCO2e/kWh PCI.
Le bio fioul est composé de fioul domestique auquel on ajoute une part croissante d’ester méthylique d’acide gras (Emag), prioritairement issu de colza cultivé en France. Le bio fioul F30, contenant jusqu’à 30% d’Emag, alimente obligatoirement les nouvelles chaudières installées depuis le 1ᵉʳ juillet 2022.
« Le bio fioul va devenir un biocombustible, une ressource que nous n’aurons plus besoin d’importer et qui fait travailler nos agriculteurs, tout en valorisant les déchets de résidus de tourteaux, commente Ariane Perge, directrice commerciale et marketing chez l’entreprise Perge. En tant que fabricant français, nous soutenons cette alternative pour les trois millions de foyers en France qui se chauffent au fioul et qui n’ont pas accès au gaz naturel. Nous fabriquons et distribuons aussi des chaudières à bois, à granulés, des Pompes à Chaleur hybrides et des Pompes à Chaleur A+++ très silencieuses. Mais comme le souligne l’ADEME, les pompes à chaleur ne répondent pas aux besoins de tous les foyers et il est de notre devoir d’offrir une gamme de solutions adaptées à chaque besoin, aux budgets aussi. Le ménage qui remplace sa chaudière des années 90 fera environ 30% d’économies sur sa consommation en la remplaçant par une Optitherm (chaudière bio fioul basse température) sans avoir à changer l’installation de chauffage dans la maison. Elles sont équipées de brûleurs déjà compatibles jusqu’à 100% de biocombustibles. Donc pour l’utilisateur, il n’y pas de réinvestissements à faire quand nous passerons au biocombustible F55 (55 % de colza d’ici à 2028) ou F100 (100 % de colza à l’horizon 2032-2035). Pour moi, le bio fioul, c’est vraiment l’énergie du futur ! »
Le gaz vert, énergie 100 % renouvelable
Il s’agit d’une énergie bas-carbone, produite à partir de déchets organiques (ordures ménagères, déchets verts, agricoles, agroalimentaires et industriels) collectés puis triés, préparés avant d’être introduits dans un méthaniseur où ils seront chauffés à 37°C environ. Les bactéries vont digérer les déchets et les transformer en un digestat (engrais naturel) et en biogaz qui sera épuré et deviendra du biométhane qui sera odorisé avant d’être injecté dans le réseau de distribution du gaz naturel pour diverses utilisations : chauffer la maison, obtenir de l’eau chaude pour les sanitaires, pou cuisiner, avoir de l’électricité et rouler propre.
La décarbonation est un défi des territoires à relever pour les années à venir, une façon de lutter contre la désindustrialisation et une manière d’œuvrer de concert pour la transition écologique.
Pour aller plus loin
https://www.agglo-agen.net/grands-projets/le-reseau-de-chaleur-dagen https://www.perge.com/fr-fr/ https://www.grdf.fr/installateurs/gaz-vert-energie-locale-renouvelable |