Commémoration de l’Armistice du 11 novembre 1918 à l’institution La Salle Félix-Aunac
Une cérémonie commémorative en l’honneur des combattants de la première guerre mondiale, portée par une classe de défense et de sécurité globales de 3ᵉ, s’est déroulée le 10 novembre dernier, dans la cour de l’institution La Salle Félix-Aunac, auprès du monument aux morts, en partenariat avec la 5ᵉ Compagnie du 48ᵉ Régiment de Transmissions, en présence de l’Union Nationale des Combattants (UNC), de l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerres de Lot-et-Garonne (ONACVG 47), de l’Association Nationale des Membres de l’Ordre National du Mérite (ANMONM), des porte-drapeaux, des officiels, de l’équipe pédagogique de Félix-Aunac et des élèves. Cette cérémonie a mis en lumière, cette année, toutes les femmes ayant soigné, apporté leur soutien logistique comme psychologique ou accompagné nos soldats durant les épreuves de cette Grande Guerre. Ont également été honorés les militaires tombés en OPEX (opérations extérieures en 2022).
La cérémonie a débuté par une allocution d’Anne Ciria, cheffe d’établissement coordinatrice, qui a rappelé l’inscription sur la stèle du monument aux morts de l’établissement les noms des 122 anciens élèves « morts pour la France » arrachés aux leurs par la folie humaine. « Mais aujourd’hui, nous voulons également rendre hommage à toutes ces femmes qui ont soutenu nos soldats, qui les ont soignés, qui les ont aidés, qui ont contribué à la confection de l’armement. […] Elles étaient infirmières, braves et dévouées, prodiguant des soins aux blessés, pansant leurs plaies, leur apportant un réconfort dans l’horreur de la guerre. Mais elles étaient aussi des ouvrières, travaillant dans des usines pour fabriquer les armes qui permettraient à nos soldats de se défendre », des femmes « qui furent les piliers de notre nation pendant cette tragique période ». […]
Anne Ciria a honoré la mémoire du sergent Baptiste Maurice Antonio Gauchot, sapeur de combat du 19ᵉ régiment du génie, 26 ans († 18 août 2023), du sergent-chef Nicolas Mazier, opérateur du commando parachutiste de l’air n°10, 31 ans († 29 août 2023) et de l’adjudant-chef Nicolas Latourte, chef de section du 6ᵉ régiment du génie († 20 août 2023), morts au combat dans le cadre de l’opération Chammal en Irak. « Ensemble, soldats et femmes, nous formons une nation unie, résiliente et déterminée »a-t-elle déclaré.
Des élèves de la classe de défense et de sécurité globales de 3ᵉ ont lu une lettre-hommage aux héroïnes de la Grande Guerre qu’ils ont eux-mêmes rédigée, puis la jeune Margaux a donné lecture de « la liberté », poème de Jacques Prévert. Une gerbe de fleurs a ensuite été déposée au pied du monument aux morts pour honorer les soldats puis des gerbes de fleurs ont été déposées devant la stèle. Après la sonnerie aux morts interprétée par un trompettiste, il fut observé une minute de silence, une forme de prière universelle rappelant que les mots ne sont point à la hauteur de ces tragiques disparitions. Les classes de CM2 et les troisièmes ont ensuite entonné a capella la Marseillaise. « La nature des conflits et des dangers a changé, mais nos soldats agissent toujours au nom de la Paix, de la Liberté et de la Démocratie. Des idéaux, inaltérables, qui symbolisent tant notre Pays et sa devise : Liberté, Égalité, Fraternité » a rappelé Baptiste Bauvy, personnel de vie scolaire et réserviste. La classe de 3ᵉ Sakura a interprété « le Soldat » de Florent Pagny, livrant l’histoire d’un soldat des tranchées écrivant à son épouse Augustine. Il fut difficile pour certains de contenir leurs larmes. Les guerres se répètent, toujours plus cruelles, toujours plus injustes, laissant des cicatrices indélébiles. Existe-t-il une plus grande injustice pour nos soldats d’hier, d’aujourd’hui et de demain, que de faire siennes des fautes qui leur sont étrangères ?
De jeunes citoyens engagés
C’est en 2020 qu’une classe défense et sécurité Globales a vu le jour au collège Félix-Aunac, en partenariat avec la 5ᵉ Compagnie du 48ᵉ régiment de Transmissions. Les CDSG s’articulent autour du devoir de mémoire, de la défense nationale et du fait de devenir un citoyen informé. La 3ᵉ CDSG du collège Félix-Aunac a visité, lundi dernier, le 48ᵉ RT (découverte des véhicules, des armes, du musée et de la place d’armes) et mercredi, la base militaire de Mont-de-Marsan. Ils ont participé à la cérémonie commémorative du 11 novembre (deux élèves ont été porte-drapeaux lors de la cérémonie commémorative du 11 novembre place Armand Fallières à Agen). Ils entretiendront une correspondance avec des soldats en opérations extérieures, bénéficieront de témoignages de soldats sur leur parcours et sur les différents métiers proposés par l’armée. Les élèves de CDSG rencontrent aussi d’autres professionnels issus de la sécurité : des pompiers, des policiers ainsi que des gendarmes. Ils bénéficient chaque semaine pendant une heure et demie d’un enseignement spécifique en lien avec les instances de sécurité. Ils sont encadrés par Thierry Cazala, professeur de technologie, coordinateur de la CDSG et officier supérieur de la réserve opérationnelle ainsi que Baptiste Bauvy, personnel de vie scolaire et réserviste opérationnel. Les élèves de CDSG se déplaceront trois jours à Paris visiter le musée des Invalides, l’arc de Triomphe, assister en soirée au rallumage de la flamme du soldat inconnu et peut-être visiter l’Élysée (en attente d’une réponse). Pour aller plus loin →https://archives.defense.gouv.fr/jeunesse/eveiller-a-l-esprit-de-defense/classe-de-defense-et-de-securite-globales/classe-de-defense-et-de-securite-globales.html ~ Hommage aux héroïnes de la Grande Guerre
Le ciel s’est assombri, l’atmosphère lourde, les visages sont fermés et les mines graves témoignent de l’ambiance glaciale qui règne alors. Nous sommes en guerre et il est urgent d’envoyer les hommes au front. Pendant que les maris, frères et fils luttent pour la paix et la liberté, l’on découvre alors la résilience extraordinaire dont vont faire preuve les femmes. Alors que, jusqu’alors, elles n’avaient qu’un rôle bien défini dans la société, le patriotisme de ces femmes de tous âges et de toutes origines sociales se manifeste pour soutenir l’effort de guerre. Ainsi, dans les usines et les ateliers, les « munitionnettes » vont remplacer les hommes mobilisés, contribuant progressivement à l’effort de production nécessaire pour armer les troupes. Pour maintenir l’effort de guerre, elles vont fournir un travail acharné, et ce, dans des domaines aussi divers que variés tels que la poste, les transports, les ateliers textiles ou même encore l’agriculture. Cette mobilisation ainsi que ce dévouement vont aller bien au-delà. Les femmes comprennent alors l’importance de soutenir les soldats au front et dans ce sens, les « marraines de guerre » vont créer des associations afin de pouvoir acheminer des colis de nourriture et de vêtements, apportant alors un soutien moral précieux à ces hommes engagés dans le combat. Les infirmières, patriotes et ancrées sur le terrain de la guerre, sont ainsi mobilisées en grand nombre. Sur les 68 000 infirmières ainsi qu’auxiliaires que compte alors la Croix-Rouge, certaines vont se rendre sur le front afin de soigner les blessés de guerre, apportant ainsi un réconfort indispensable à des hommes confrontés à des conditions e vie extrêmement difficiles. Ainsi, ce ne sont pas moins de 100 000 infirmières volontaires qui vont être en charge de soigner les blessés, faisant ainsi preuve de courage et de compassion. Leur travail va s’étendre des hôpitaux de campagne jusqu’aux établissements de soins. Nous voulons rendre hommage plus particulièrement à ces femmes qui ont œuvré et qui, par leur courage, leur ténacité, ont marqué l’histoire de leur empreinte. Nous pensons à Marie Curie qui créa des unités radiologiques près du front pour mieux soigner les soldats. Nous pensons aussi à Suzanne Lapoujade ainsi qu’à Ina de Vicouline, infirmières au front, à Louise Bettignies qui, en créant un réseau d’espionnage, a contribué à sauver la vie de milliers de soldats. Rendons également hommage à Louise Thuliez (nommée chevalier de la Légion d’honneur) qui s’est engagée en faveur du droit de vote des femmes au sein de l’Union française pour le suffrage des femmes. Cet hommage ne serait pas complet si nous devions nous arrêter là. Deux véritables héroïnes de guerre ont ainsi inscrit leur nom dans l’histoire : Nicole Girard Manginne Suzanne Noël, pionnière dans la chirurgie réparatrice, opérant les « gueules cassées ». Enfin, nous voulons également témoigner de notre reconnaissance à votre égard, vous, femmes de l’ombre, dignes et droites, fortes de votre détermination et de votre courage, nous souhaitons vous rendre un vibrant hommage aujourd’hui. Soyez assurées que nous n’oublierons jamais le rôle inestimable que les femmes françaises ont joué pendant cette période difficile. Votre courage mérite toute notre admiration et notre gratitude. Lettre-hommage rédigée par les élèves de la 3ᵉ CDSG du collège Félix-Aunac, avec le soutien de Madame Guessoum, professeure d’histoire-géographie. |