Le respect de la laïcité dans l’enseignement supérieur ne doit pas être bafoué au nom de la liberté des universités.
En ce 20ᵉ anniversaire de la loi sur la laïcité de 2004 interdisant le port de tenues ou de signes religieux ostentatoires à l’école, le bilan est préoccupant, car les atteintes à la laïcité dénombrées dans le milieu scolaire ne cessent d’augmenter. Un récent sondage met en évidence que 78 % des Français considèrent d’ailleurs que la laïcité est en danger.
Rappelons-nous de la loi de séparation des Églises et de l’État. Je rappelle avec force que la religion n’a pas sa place au sein de l’école républicaine. Les mesures annoncées pour l’éducation, et notamment la création de cellules d’appui pédagogique pour les enseignements sensibles comme celui de la laïcité, vont dans le bon sens…
L’enseignement supérieur est également traversé par cette « crise de la laïcité », comme les événements récents nous l’ont montré à Sciences Po Paris.
La création d’une commission d’enquête chargée de l’application du principe constitutionnel de laïcité dans les établissements de l’enseignement supérieur, ne s’impose-t-elle pas au vu de ces derniers événements ? Cela serait un préalable en vue de protéger les étudiants de nos territoires, de les prémunir contre des formes de radicalisation, d’idéologie ou de dérive visant à annihiler notre conception de la laïcité.
Il s’avère indispensable de lutter contre les idéologies qui veulent s’imposer au cœur de notre école ou de notre université, remettant en cause nos valeurs universelles et humanistes auxquelles nos concitoyens sont attachés. Nous devons empêcher les dérives, pressions ou menaces de mouvances en leur sein qui mettraient en péril le climat d’études et la laïcité elle-même, principe républicain qui nous est très cher. Jean-Louis Matéos