Lancement du Programme Opérationnel de Prévention et d’Accompagnement des Copropriétés (POPAC)
L’Agglomération d’Agen lance son Programme Opérationnel de Prévention et d’Accompagnement des Copropriétés afin de repérer les copropriétés connaissant des premiers signes de difficultés techniques, juridiques, financières ou de gestion en vue d’intervenir le plus tôt possible et d’éviter des actions publiques plus lourdes.
622 copropriétés réparties sur 13 communes, soit 20 % de logements implantés sur le territoire dont 540 sur la seule ville d’Agen (logements post années 50 et situés dans le centre historique) sont enregistrées. 55 % sont gérées par un syndic professionnel et 9 % par un syndic bénévole tandis que 36 % ne sont gérées par aucun syndic. 25 % des copropriétés ont été construites avant 1949 et 23 % entre 1949 et 1974. Selon une étude de 2022 menée par l’observatoire de l’habitat du Lot-et-Garonne, plus de 110 copropriétés sont considérées comme potentiellement fragiles ou en difficultés (financières ou en lien avec la performance énergétique des bâtiments).
Un accompagnement ciblé
Suite à ce constat, l’Agglomération agenaise a souhaité la mise en œuvre d’un Programme Opérationnel de Prévention et d’Accompagnement des Copropriétés, présenté lors du Conseil d’agglomération du 30 mars 2023. Ce dispositif permettra d’accompagner les copropriétés rencontrant des problèmes d’ordre financier, technique, juridique ou de gestion, en vue d’intervenir le plus en amont possible pour éviter des interventions publiques plus conséquentes. « Il faut faire en sorte que le patrimoine de chacun soit correctement entretenu par le voisinage et le quartier » a souligné Jean Dionis, maire et président de l’agglomération d’Agen. « Nous voulons plutôt prévenir que guérir, a déclaré Bruno Dubos, vice-président de l’Agglomération d’Agen, en charge de l’Habitat et du Logement. Il faut protéger les propriétaires et les locataires ». Une dizaine de copropriétés est susceptible d’intégrer le POPAC. « Des clignotants rouges sont allumés » a alerté Jean Dionis, des signaux alarmants comme la suppression de l’électricité dans les parties communes, le non-renouvellement de l’assurance du bâtiment, la présence d’encombrants… « Il faut refaire fonctionner l’assemblée générale des copropriétaires, estime le président de l’agglomération agenaise. La démocratie de la copropriété ne tombe pas du ciel » !
Des actions collectives et individuelles
Le suivi-animation du POPAC a été confié à l’agence Urbanis dont le rôle est de conseiller et d’accompagner les acteurs publics dans leurs politiques d’amélioration de l’habitat privé. Le POPAC se déroulera sur une période de trois ans du 5 mars 2024 à fin 2027. Son montant prévisionnel est fixé à 222 000 euros.
La première mission consistera à mener une étude de repérage des copropriétés rencontrant des difficultés en analysant le registre national, en rencontrant les syndics de copropriétés et en effectuant des enquêtes auprès des occupants des logements car « un certain nombre de copropriétés ne sont pas enregistrées » a alerté Bruno Dubos, d’où l’importance de ce travail de repérage à réaliser. Des réunions d’information et des formations seront organisées à l’attention du syndic de gestion et des copropriétaires, tout au long du dispositif POPAC. Ces actions collectives permettront de cibler les copropriétés qui bénéficieront d’un diagnostic multicritère complet avec préconisation des travaux et (ou) d’une assistance pour l’organisation et le fonctionnement de la copropriété, sa gestion financière et sociale ainsi que l’élaboration d’un plan de patrimoine. La coopération des copropriétés s’effectuera sur la base du volontariat, mais prévient Bruno Dubos : « Il faut éviter les dérapages, les problèmes qui s’accumulent, car les habitants peuvent se retrouver dans de grandes difficultés ». C’est en ce sens que le POPAC joue un rôle prépondérant dans la sauvegarde et la remise sur pied des copropriétés en situation de fragilité.
L’Agglomération agenaise et l’agence Urbanis détiennent une partie des clés préventives et accompagnatrices des copropriétés. Il reviendra aux syndics de compléter le « trousseau » pour ouvrir la porte aux changements, profitables aux habitants d’un immeuble, d’un pavillon, au voisinage et à tout un quartier.
