Mort de Nahel
Le meurtre terrible de la petite Lola, 12 ans, avait soulevé de grandes vagues d’indignations. Mais est-ce pour autant que le pays s’est retrouvé à feu et à sang ? Pire, ceux qui osaient exprimer leur colère étaient priés de le faire en silence pour éviter les amalgames trop rapides. Le décès d’un jeune est toujours une horrible tragédie mais il ne devrait jamais y avoir de protestations à géométrie variable au point de semer le chaos dans un pays entier et de détruire des biens publics et particuliers. Il faut laisser la justice assumer la mission qui lui incombe dans le calme et la dignité. On ne résout jamais rien par la violence.
Il suffirait de six mois pour remettre un jeune « à flot » estiment certains militaires. L’avantage d’un service militaire (qui deviendrait obligatoire pour tous les garçons à compter de 18 ans) présente de nombreux atouts : un cadre structuré, un esprit de cohésion, le dépassement de soi, l’abnégation, l’émulation, une discipline, des connaissances, la valeur travail… il aurait le mérite de sortir de la rue de nombreux jeunes en quête d’exutoire à l’ennui, sans compter que les sports de combat seraient aussi un bon moyen de juguler la violence qui les ronge.
Maurice Berger, pédopsychiatre, a créé et dirigé de 1979 à 2014 au CHU de Saint-Etienne l’unique service hospitalier français consacré aux soins des enfants présentant pour certains une extrême violence. Lors d’une interview accordée en novembre 2019 au journal Le Figaro*, il mettait en lumière le fait qu’une non-punition soit perçue comme un droit à reproduire une agression. La politique du « laisser faire » est une porte ouverte à la quête du « jusqu’où je peux aller trop loin ». Un jeune a besoin, dès son plus jeune âge, d’un cadre structuré, de l’instauration de limites, pour son bien et celui des autres, mais une éducation défaillante (père absent, mère démissionnaire, absence des deux parents…) empêche le jeune de se construire avec des règles bien établies. Un enfant doit, dès son plus jeune âge, apprendre à « faire semblant » pour distinguer le virtuel de la réalité. Il est important de savoir se construire un imaginaire et de rêver pour que destruction et tabassage ne deviennent pas les uniques moyens de se (dé) construire. Ces jeunes n’ont pas appris à penser par eux-mêmes, mais s’identifient à un groupe dont se soustraire serait, pour eux, générateurs d’angoisse. C’est une fermeté éducative et judiciaire qui permet justement aux jeunes de discerner le bien du mal, le permis de l’interdit, de faire preuve d’empathie et de respect, mais il faut, pour cela, une volonté politique exempte de démagogie délétère et poser les jalons pour une société plus apaisée, consciente des limites à ne pas franchir et résolument orientée vers l’Humain.
Réaction de Jean Dionis du Séjour, maire d’Agen
« Hier soir, Agen a vécu des violences urbaines dans les quartiers de Rodrigues et Montanou en réaction au décès de Nahel à Nanterre en début de semaine. La mort de Nahel est dramatique et insupportable, car aucun citoyen ne doit aujourd’hui mourir pour un refus d’obtempérer. Mais la France est un État de droit, c’est à la justice et à elle seule d’instruire ces faits, de les juger et de les sanctionner. Réaction de Michel Lauzzana, député de la première circonscription Agen-Nérac Depuis plusieurs jours, de graves actes de violence ont lieu en France après la mort du jeune Nahel. Réaction des élus de l’opposition « Notre émotion est immense après la mort de Nahel, 17 ans, tué lors d’un contrôle routier le 27 juin à Nanterre. Nos pensées vont à la famille et aux proches de la victime. Un refus d’obtempérer ne doit pas entraîner la mort. Une enquête est désormais ouverte pour homicide volontaire par personne dépositaire de l’autorité et confiée à l’inspection générale de la police nationale. Nous partageons la colère, mais la population des quartiers populaires ne doit pas subir les conséquences des violences commises. Nous condamnons fermement les violences et dégradations commises dans la ville d’Agen. Les destructions de biens collectifs ou individuels sont toujours inacceptables. Nous apportons tous notre soutien aux citoyens et commerçants touchés. Nous appelons à un retour au calme et un apaisement immédiat. » |
La Préfecture communique
Dans le cadre des consignes nationales, le Préfet de Lot-et-Garonne a pris des mesures réglementaires de restriction et d’interdiction, visant à prévenir tout incident ou trouble à l’ordre public en garantissant la sécurité de tous. Sont interdits du vendredi 30 juin à 20 heures au lundi 3 juillet à 5 heures dans tout le département :
Retrouvez les arrêtés préfectoraux en intégralité sur : https://urlz.fr/mxFh |