Une ville de notre région autorise le port du burkini dans ses piscines : choix condamnable ? Le maire d’une commune a fait adopter en conseil municipal une délibération modifiant le règlement intérieur des piscines municipales de sa ville, pour y autoriser le port du burkini. Regrettons cette annonce teintée de clientélisme communautariste en pleine crise sociale. Pour ma part, je condamne fermement ce choix politique qui ne respecte pas le principe fondamental d’émancipation et d’égalité des droits des femmes. Cette délibération ne s’avère pas conforme à l’esprit du principe de laïcité qui doit inspirer nos services publics et peut être de nature à troubler l’ordre public. La décision du préfet de ce département de contester cette délibération communale devant le juge administratif rappelle l’obligation de se plier à ce principe de laïcité.
Abayas et prières à l’école : sanctionner le prosélytisme
Gardons toujours à l’esprit la loi de séparation des églises et de l’État, dite loi du 9 décembre 1905. C’est pourquoi, pour ma part, je dénonce avec force et vigueur à toute manipulation tendant à l’instauration d’une théocratie. Quelques années après l’affaire des foulards de Creil, et malgré la loi de 2004 encadrant le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse, l’actualité de ces dernières semaines nous montre combien la laïcité est mise à mal dans notre pays : entrisme dans l’espace scolaire par le biais des abayas, prière dans des écoles, collèges…
Je condamne avec fermeté ces atteintes à la laïcité. Nos gouvernants se doivent de faire respecter les valeurs de la République dans l’éducation nationale.
Il serait opportun que le Parlement fasse le bilan de l’application de la loi de 2004 dans notre pays afin de pouvoir apporter les améliorations nécessaires. J’insiste à nouveau, la laïcité doit être enseignée à nos jeunes concitoyens de façon vivante, variée, ludique dans une progression qui s’étale tout au long de la scolarité obligatoire. Le prosélytisme en milieu scolaire ou à ses abords est déjà sanctionné par une contravention de 5ᵉ catégorie. Un groupe de sénateurs proposent, quant à eux, de renforcer la loi du 26 juillet 2019 par les mesures suivantes :
– l’obligation de faire figurer dans les règlements intérieurs le rappel de cette interdiction assortie de la menace de sanctions disciplinaires en cas de manquement ;
– la pénalisation du prosélytisme en alignant les quantums sur ceux prévus pour le délit de harcèlement scolaire.
Le prosélytisme, sous toutes ses formes, doit être poursuivi pour ce qu’il est, une forme de harcèlement scolaire qui impacte les conditions d’étude des élèves et d’enseignement pour les professeurs. Jean-Louis Matéos