Sur les sept dernières années, la France aura perdu près d’un million de vaches fin 2023 et le nombre de vaches laitières a reculé de 20% en 25 ans. Les exploitations continuent de se réduire, les éleveurs ne pouvant faire face à des prix et des revenus insuffisants, avec des départs en retraite massifs sans reprise de l’activité. Déjà 22% de nos besoins en viande bovine sont issus de pays tiers aux règles sanitaires peu scrupuleuses.
Nombreux sont nos concitoyens à comprendre l’inquiétude de nos exploitants, accrue par un rapport scandaleux de la Cour des Comptes osant demander une forte réduction du cheptel bovin – qui entraînera la disparition d’éleveurs – pour raison écologique. Rappelons que l’élevage bovin s’avère aussi un atout pour la biodiversité. En effet, une prairie pâturée fait prospérer la flore et la faune sauvage dont les insectes et les oiseaux. Le discours stigmatisant du rapport de la Cour des comptes prônant une décroissance forcée doit être dénoncé ! Une telle politique ne peut que faire exploser les importations et des accords commerciaux préjudiciables à notre agriculture française. Plus que jamais, notre élevage réputé par sa qualité doit être défendu !
De même, la filière « noix » – second verger de France, où nos producteurs ne parviennent plus à vivre du fruit de leur travail – est également menacée par des importations de pays bien moins scrupuleux quant aux normes environnementales, d’où l’urgence de soutenir nos producteurs fragilisés par cette crise des cours.
Nos gouvernants doivent comprendre la nécessité de mettre en œuvre les clauses miroirs, afin d’imposer la réciprocité des normes de production entre partenaires commerciaux et de limiter toute concurrence déloyale en matière agricole. C’est là une véritable question de souveraineté et de sécurité alimentaires. Jean-Louis Matéos