Retour sur les Journées européennes du Patrimoine
Pour sa première ouverture au public, l’Hôtel d’Escouloubre a suscité un bel engouement. Adrien Enfedaque, conservateur du musée d’Agen, Laure Rohrbacher, directrice de la médiathèque Lacépède et Stéphanie Maurel, chargée de mission paysage à l’agglomération d’Agen ont enchaîné les visites pour permettre à un maximum de personnes de découvrir ce nouveau petit bijou patrimonial situé au 37 rue Montesquieu (avoisinant le local de l’association la Mouette), accueillant ainsi durant le week-end des Journées Européennes du Patrimoine, 517 visiteurs (245 visiteurs le samedi et 272 visiteurs le dimanche).
C’est en 1773 que l’hôtel fut construit par l’architecte Charles Leroy pour Pierre Pélissier avant de devenir la propriété du conseiller Durfort qui la transmettra en dot à sa fille Anna lors de son mariage avec le marquis Théobald d’Escouloubre, sous-préfet de Lot-et-Garonne. L’hôtel sera racheté en 1931 par Henri Couffignal, receveur des postes à Nérac, qui consacrera sa vie à sa restauration, le faisant classer parmi les monuments historiques par arrêté du 16 février 1951, grâce à ses façades et couvertures sur rue, cour et jardin ainsi que son escalier et sa rampe en fer forgé. Sa fille, Henriette Couderc qui en héritera, poursuivra les travaux de rénovation avant de léguer son bien à la ville d’Agen après son décès.

Ce lieu aurait appartenu au couvent des Minimes. La façade est très sobre. Les fenêtres verticales offrent un alignement très esthétique. Au niveau du petit balcon à l’étage, il devait y avoir certainement des blasons. Pélissier donnera carte blanche à l’architecte pour construire un hôtel moderne en pierre de taille. L’une des pièces maîtresses de l’hôtel est l’escalier qui participait au cérémonial avec sa belle rampe en fer forgé. La Vénus en marbre serait attribuée au sculpteur italien Canova. Le salon de compagnie au sein duquel les convives discutaient, jouaient, écoutaient de la musique et se sustentaient, possède la seule cheminée en marbre de la demeure, symbolisant le prestige du lieu. Lors des réceptions toujours très prisées, le couple d’Escouloubre faisait servir des sorbets à ses invités avec des pains de glace en provenance des Pyrénées. Certaines pièces furent décorées de trumeaux sculptés de palmettes et de macarons, typique du Premier Empire.

Un îlot de verdure de 1 900 m2
Le parc se compose d’une strate arborée constituée par la présence de quatre micocouliers, un érable sycomore et un ailante. Il abrite aussi un arbre de Judée, des noisetiers, un seringat et un laurier sauce. Des haies arbustives bordant les murs se composent exclusivement de fusains. Une réflexion devra être menée sur l’avenir de ce lieu. « Pourquoi pas une maison de la culture ? » a suggéré l’un des visiteurs, le centre culturel étant le point d’appui de bon nombre de structures. Pourquoi pas aussi un nouveau lieu de restauration ? Un hôtel ou des chambres d’hôtes ? Pour l’heure, la ville savoure ce nouveau met architectural à déguster du regard, ajouté au menu patrimonial Agenais.