Culture / Loisirs

« Mes deux fils conducteurs sont la lumière et la couleur »

Plusieurs thématiques et triptyques bercent l’univers pictural d’Odile Belloni-Preney. © Véronique David

Exposition « Brosses, collages et Couteaux » d’Odile Belloni-Preney à la galerie d’Art Montesquieu

Retour très attendu à la galerie Montesquieu de l’artiste coloriste Odile Belloni-Preney, dont les œuvres picturales invitent à de douces balades maritimes, champêtres et même circassiennes, pour jongler avec vos émotions et vos désirs d’évasion sur un fil harmonieux qui relie les âmes et chamboulent les cœurs de souvenance…

Dans l’art, le beau ne s’improvise pas. Il s’élabore, jusque dans l’accrochage des œuvres picturales : « Lorsque nous avons disposé les toiles, explique Odile Belloni-Preney, nous avons harmonisé les couleurs pour qu’il n’y ait pas de rupture de rythme ». Il se technicise aussi comme en témoigne chacune de ses œuvres réalisées avec minutie. Pour « L’abbaye de San Stefano », « j’ai utilisé une méthode mixte, souligne l’artiste coloriste : la mer et le ciel à la brosse et tout le reste au couteau, ce qui donne de l’épaisseur et du volume. Le couteau créé des effets de volume et de lumière. Les deux tableaux d’Essaouira, c’est du couteau gratté. » Pour démarrer son travail, « je mets d’abord mes valeurs de couleurs, précise Odile. Je ne peins jamais sur une toile blanche. J’utilise un rouge vénitien et après, je peins uniquement à l’huile. Il faut toujours peindre gras sur maigre si l’on ne veut pas que la peinture s’écaille ! Je n’utilise jamais de couleurs pures – je ne suis pas issue de l’école des Fauves – mais cela donne des couleurs lumineuses ».

L’artiste exploite la technique du glacis (« Lumière du Lubéron », « Les Jarres »…). « Il s’agit d’une couche de peinture très fine, explique Odile. Lorsqu’elle est sèche, il faut rajouter une couche par-dessus et l’œil voit toutes les couches, ce qui donne ce fini. Les Flamands peignaient beaucoup ainsi ! »

Pour confectionner ses collages (dont le paysage « Dans le Gers » furent les prémices), « je maroufle* du papier journal sur mes toiles, confie l’artiste. J’ai fait une réserve de photos. Une fois que la toile est marouflée, je vais chercher quelles images associer. Avec les collages, il y a toujours une surprise. Je ne sais jamais où je vais arriver ! »

Plusieurs thématiques sous forme de triptyque

La thématique circassienne puise son origine dans sa participation à un concours-exposition à la ferme d’Estrades du Passage d’Agen : « J’ai reçu le premier prix de l’originalité en 2016 avec  » Magic Circus  » », se réjouit Odile, œuvre picturale partageant la vedette murale à la galerie Montesquieu avec les « Joyeux équilibristes » et « En équilibre ». Pour autant, l’univers circassien ne tient pas une place prépondérante dans sa vie : « J’aime les augustes, mais je n’aime pas les clowns. Ils me font peur ! »

Odile Belloni-Preney a choisi également le triptyque des collectionneurs de chaussures à travers les œuvres « Cendrillon » et « Les Chaussons », de lampes (« Lumière ») mais également de poterie (« Les Jarres ») et pour sublimer son exposition, un triptyque marocain avec les œuvres « Albaïlin » (l’Oliveraie avec une chaîne de l’Atlas en toile de fond) ainsi que deux représentations d’Essaouira : « Le Vieux port » et « Essaouira » (la Citadelle).

De nombreuses toiles d’Odile Belloni-Preney baignent dans un univers maritime. © Véronique David

Un éclectisme artistique libérateur

« Les peintres que j’aime énormément dans leurs factures sont Caravage (dont l’œuvre révolutionne la peinture du XVIIe siècle par son naturalisme et l’emploi appuyé de la technique du clair-obscur), les impressionnistes (comme Gustave Caillebotte ou William Turner, considéré comme l’un des précurseurs de l’impressionnisme), les Fauves (le chef de file du fauvisme n’est autre que Matisse), les Nabis (Pierre Bonnard participera à la fondation du groupe postimpressionniste des nabis, exaltant les couleurs dans des formes simplifiées), Edward Hopper (privilégiant la peinture à l’huile pour obtenir des effets de lumière, réaliste métaphysique, peignant la vie quotidienne des classes moyennes américaines dont les toiles mélancoliques offrent une vision désenchantée de l’American Way of Life)…

« Mes deux fils conducteurs sont la lumière et la couleur, confie notre « peintre d’émotions ». Je suis une coloriste et je ne veux pas être enfermée dans une boîte, donc je peins ce que j’aime. Je suis très marquée par la mer. Je suis née au bord de la Méditerranée et j’ai vécu aux Antilles. J’aime beaucoup marcher dans l’Océan Atlantique, car il y a une vastitude et nous pouvons imaginer plein de choses… ». Odile peint beaucoup de marines, de portraits et quelques natures mortes, à l’instar de « Trois vases » et « Oranges/citron », pour sublimer « un plat qui me reste de mon arrière-grand-mère ». La plupart des paysages peints sont « des endroits où nous sommes allés avec mon époux », des cartes postales, douces réminiscences de jolis moments où le temps a suspendu son vol et déployé ses ailes nostalgiques mâtinées d’espoir…  

*appliquer sur une surface avec de la colle forte.

Exposition jusqu’au samedi 5 octobre au 117, rue Montesquieu.

Ouverture de la galerie Montesquieu du lundi au samedi 10 h 30 à 13 heures et de 15 h 30 à 18 h 30. Entrée libre.

Véronique David

Journaliste
Après un diplôme de psychologie et un DU de Japonais, j’ai préparé un diplôme de Naturopathie-homéopathie avec la faculté Libre de Médecine Naturelle et d’Ethnomédecine de Paris XV ainsi qu’une formation de correctrice avec le Centre d’Écriture et de Communication de Paris V qui m’a aussi formée aux techniques journalistiques. Dans le même temps, j’ai rédigé des articles pour différents journaux et administrations (Mairie d'Agen, Conseil départemental de Lot-et-Garonne, Actif Formation...). J’ai aussi travaillé au sein de divers organismes (Caf, Pôle Emploi, ODAC, MEDEF, ENAP…) dans le domaine du secrétariat et préparé une formation de praticienne en coaching de Vie. Dans un tout autre domaine, je suis officier de réserve citoyenne dans l’Armée de Terre depuis une dizaine d’années. J’ai appris au fil du temps que « toutes les batailles de la vie nous enseignent quelque chose, même celles que nous perdons » (Paulo Coelho). Rêvons en grand, soyons audacieux et bâtissons l’impossible !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *