Bilan 2023 et projection 2024 du CGR Agen
L’année 2023 s’est achevée sur une bonne nouvelle : les spectateurs ont réinvesti le Multiplexe du Pin après deux années en dents de scie sous emprise covidiste. Pascal Humbert, directeur du CGR Agen, s’en réjouit et cette renaissance s’avère un beau cadeau pour le cinéma Agenais qui célébrait, le 13 décembre dernier, ses dix années d’existence.
Comment se porte aujourd’hui le cinéma, en général ?
Pascal Humbert : Nous avons fait une bonne année, meilleure que 2022 avec 181 millions d’entrées au niveau national ! Le cinéma fait partie de notre ADN. Les cinémas, il faut les nourrir avec des produits. Or, il y a eu des grèves. Le cinéma reste l’un des loisirs les moins chers pour ceux qui possèdent une carte de fidélité, par le biais des comités d’entreprise, en assistant à des séances matinales… Nous essayons toujours de trouver un moyen pour que les gens viennent au cinéma avec des tarifs attractifs. La réouverture post-covid s’est avéré être un travail très difficile malgré le désir du plus grand nombre de renouer avec certains liens sociaux, notamment celui incarné par le cinéma.
Quels sont les films qui ont le mieux fonctionné en 2023 ?
Pascal Humbert : « Super Mario Bros », sorti le 5 avril 2023, a réalisé 13 700 entrées. En deuxième position, on retrouve « Avatar 2 » (sortie le 14 décembre 2022) qui a réalisé 13 517 entrées, suivi par le film « Barbie » (sortie le 19 juillet) avec 10 000 entrées, auquel personne ne croyait. Le phénomène Barbie est incroyable ! Parmi les autres films qui ont très bien marché, nous retrouvons Astérix et Obélix : l’Empire du Milieu » (4ᵉ place) « Alibi.com 2 » (5ᵉ place), « Les Gardiens de la Galaxie 3 » (6ᵉ place) « Oppenheimer », (7ᵉ place), « Les Trois Mousquetaires : D’Artagnan » (8ᵉ place), « Elémentaire » (9ᵉ place) et « Fast & Furious X » (10ᵉ place).
Le CGR a célébré ses dix années d’existence le 13 décembre dernier. Est-ce que cela a un impact sur le matériel ? N’est-il pas obsolète ?
Pascal Humbert : Les appareils de projection sont vieillissants. Certains proviennent de l’ancien cinéma Carnot. En 2024, nous projetons de changer certains de ces appareils. Trois le sont déjà, ce qui fait qu’il nous en reste encore sept à changer. Dans le même temps, nous nous adaptons au niveau technologique et nous possédons désormais une salle Dolby Atmos depuis novembre 2019 qui peut accueillir 380 spectateurs !
Le CGR subit-il, lui aussi, de plein fouet la crise énergétique ?
Pascal Humbert : Nous avons un système de pompe à chaleur moins énergivore que le chauffage au gaz. Chaque salle possède sa propre unité. Nous avons un ressenti de fraîcheur, car nous prenons de l’air extérieur pour le renouveler (en période de maux hivernaux, l’information est précieuse !). Nous sommes dans la sobriété énergétique et nous maintenons la température à 19°C. Lorsqu’il y a du monde, la température augmente à 19,5°C-20°C.
Quid de la vente de friandises en caisse ?
Pascal Humbert : Le cinéma, c’est de l’émotion sur grand écran en famille, avec le pop-corn et la glace ! La recette annuelle du pop-corn et de la confiserie est non négligeable et permet au cinéma d’exister (20 % des recettes environ, Ndlr). Il y a quelques années, les ouvreuses étaient payées au pourboire, effectuaient le placement des spectateurs dans les salles et vendaient les friandises. Dans certains cinémas de quartier, des employés vendent encore de la confiserie au panier.
À l’ère 2.0 et à l’orée de l’intelligence artificielle, ne faut-il pas craindre une nouvelle désaffection et désacralisation du grand écran ?
Pascal Humbert : Les cinémas ont toujours évolué, quelles que soient les craintes. Il y a toujours une remise en question. Les exploitants ont créé les complexes cinématographiques avec l’arrivée de Canal +, Vidéo Futur, les plateformes de streaming… Nous avons toujours été à la pointe de la technologie pour que le client puisse avoir un confort visuel et acoustique (salle Dolby Atmos au son immersif et spacialisé, Ndlr). Il faut que le client en ait plein les yeux ! Et puis, la 3 D est arrivée. Le cinéma est en perpétuel mouvement.
Qu’est-ce qui explique ce regain d’intérêt pour le cinéma ?
Pascal Humbert : Après la Covid, les gens ont éprouvé le besoin de recréer du lien, de se retrouver et c’est à nous qu’il revient de monter des événements pour favoriser cela. Nous avons cartonné avec la Pink Party du 21 juillet organisée à l’occasion de la sortie de « Barbie » qui a réalisé 7 000 entrées en l’espace de deux semaines. Nous sommes là pour insuffler une super dynamique, à l’instar de ciné-débats (abeilles, justice restauratrice, soignants suspendus, rugby amateur, médiumnité…). Le film « Pour l’honneur » consacré au rugby amateur, a été présenté le 2 avril en avant-première, en présence d’Olivier Marchal, de Philippe Sella et de Francis Cabrel. « Connaissances du Monde » a aussi très bien fonctionné cette saison avec, en trio de tête, l’Andalousie (227 spectateurs), la Californie (214 spectateurs) et Venise (180 spectateurs).
Quels sont les événements cinématographiques les plus attendus en 2024 ?
Pascal Humbert : Le documentaire sur Cyril Lignac « Qu’est-ce qu’on va faire de toi ? » qui sera diffusé les 2 février à 20 heures et 4 février à 18 heures, exclusivement au cinéma. Il va y avoir aussi le spectacle « Anesthésie générale » de Jérémy Ferrari qui sera retransmis en direct dimanche 10 mars à 17 heures. Le Printemps du cinéma se déroulera du dimanche 24 au mardi 26 mars inclus et la Fête du cinéma du dimanche 30 juin au mercredi 3 juillet 2024 inclus. Parmi les sorties cinématographiques très attendues, nous avons hâte de projeter : « Maison de Retraite 2 » (14 février) ; « Dune 2 » 28 février) ; « SOS Fantômes : La menace de glace » (22 mars aux États-Unis) ; « Kung Fu Panda 4 » (24 mars) ; « Moi, Moche et Méchant 4 » (3 juillet) ; « Deadpool 3 » (26 juillet aux États-Unis) « Alien : Romulus » (14 août) ; « Beetlejuice 2 » (6 septembre) ; « Largo Winch : Le prix de l’argent » (16 octobre) ; « Monsieur Aznavour » (23 octobre) ; « Venom 3 » (8 novembre) ; « Gladiator 2 », (22 novembre) ; « Le Comte de Monte-Cristo » (11 décembre) ; « Sonic 3 » (18 décembre) et « Mufasa : Le Roi lion » (20 décembre aux États-Unis).
En tant que directeur du CGR, quel cap vous êtes-vous fixé ?
Pascal Humbert : Je suis arrivé en mars 2016 et mon cap reste toujours le même : je suis heureux d’accueillir les spectateurs et de les faire vibrer sur grand écran ! Je suis toujours à l’écoute de tout le monde, quels que soient les sujets. Le cinéma est un lieu de rencontres et d’échanges.