Fin novembre 2023, le gouvernement en place annonçait la mise en place d’un numéro vert * pour répondre à la précarité étudiante. Est-ce à la hauteur des enjeux ?
Rappelons qu’en mars 2024, 20% des 18-24 ans vivaient encore sous le seuil de pauvreté alors que plus d’un tiers des étudiants étaient contraints d’exercer une activité rémunérée en parallèle de leurs études afin de subvenir à leurs besoins.
Il est aujourd’hui urgent d’investir pour garantir à tous un accès à l’enseignement supérieur dans de bonnes conditions : accès aux soins, au logement, à l’alimentation… les enjeux sont multiples et vont bien au-delà de la réponse apportée par les services publics de la nation envers l’enseignement supérieur.
La question de la vie étudiante interroge les moyens alloués par le service public pour accompagner nos jeunes adultes dans leur parcours qui relève souvent du gravissement de l’Everest de précarité dont l’ascension ne serait réservée qu’aux premiers de cordée…
Parmi les axes de travail à explorer : une réforme du système des aides aux étudiants et notamment la mise en place d’un revenu minimum étudiant ; la mise en place d’un guichet unique, par l’intermédiaire du CROUS pour accompagner les étudiants dans leur nouvelle vie et dans l’accès à leurs droits ; un meilleur accompagnement à l’orientation, notamment à la fin du lycée, et la définition d’un véritable droit à l’échec et à la réorientation pour tous ; une procédure de recrutement dans les grandes écoles organisée depuis les lycées ; le renforcement du suivi de la santé des étudiants au travers de l’instauration d’une visite de santé obligatoire pour tous les étudiants à chaque rentrée universitaire. Jean-Louis Matéos
* N° vert : 0 806 000 278 ouvert du lundi au vendredi de 9h à 17h, au prix d’un appel local, non surtaxé, s’adressant aux étudiants rencontrant de graves difficultés financières → https://www.etudiant.gouv.fr/fr/solliciter-une-aide-d-urgence-361