C’est toute une profession qui est en danger. Les apiculteurs professionnels français risquent de succomber devant la déferlante des importations massives de miel constatées depuis plusieurs mois, ce qui entraînerait, à coup sûr, une diminution des abeilles dans nos champs et dans nos jardins et par voie de conséquence, une réduction drastique de la biodiversité*.
Je comprends l’inquiétude des apiculteurs français et nous ne pouvons que soutenir leurs actions. Je suis ulcéré face à la concurrence déloyale des miels étrangers, pour la plupart vendus en grande surface.
Alors que les Français consomment 45 000 tonnes de miel chaque année et que les apiculteurs professionnels en produisent environ 20 000 tonnes, c’est aujourd’hui plus d’une année de récolte qui ne trouve pas preneur. Ce qui met en péril une filière répartie sur tout notre territoire. La faute à qui ? Le marché du miel a été inondé par les miels d’importation, notamment de Chine ou d’Ukraine, achetés par les grossistes à moins de 2€/kg, ce qui est inférieur au coût de production en France.
À l’État d’intensifier ses contrôles et appelons tous les consommateurs à être responsables en refusant ce dumping. Est toujours attendu un accord entre les États membres et le Parlement européen facilitant cette démarche en obligeant les distributeurs à apposer la mention détaillée du ou des pays d’origine sur chaque pot de miel, et non plus l’unique mention « produit dans l’UE » ou « hors UE ». L’alternative est simple : voulons-nous consommer des miels en provenance de l’étranger dont la qualité est parfois jugée douteuse, comme l’a révélée une enquête de la Commission européenne publiée en mars dernier, ou du miel français produit par des apiculteurs soucieux de préserver l’un de nos plus importants pollinisateurs : l’abeille ? Jean-Louis Matéos
*https://www.anses.fr/fr/content/sante-des-abeilles