Premier Salon des Maires, des Collectivités et de l’Action Publique
Le premier « Salon des Maires, des collectivités et de l’Action Publique de Lot-et-Garonne », gratuit et ouvert à tous, sera organisé vendredi 13 octobre de 9 heures à 18 heures au Centre de Congrès-Agen Agora par Agen Agora ainsi que l’Agence pour le compte de l’Association des maires du Lot-et-Garonne avec le soutien de la région Nouvelle-Aquitaine, de la préfecture de Lot-et-Garonne, du Conseil départemental de Lot-et-Garonne et du Centre de Gestion de la fonction publique territoriale de Lot-et-Garonne. Au programme de cette première édition, des temps d’information et d’échanges, de valorisation des politiques publiques et des initiatives innovantes portées sur le territoire.
317 maires gèrent nos communes lot-et-garonnaises. Ce salon offrira l’opportunité aux élus et aux agents territoriaux de se retrouver et d’échanger sur des thématiques diversifiées autour de tables rondes et de conférences, de visiter plus d’une cinquantaine de stands de partenaires privés et institutionnels avec, comme point d’orgue, une conférence à 11 heures animé par Arnaud Benedetti, politologue, professeur associé à la Sorbonne, intitulé : « L’élu local pour restaurer le lien démocratique ». Les tables rondes aborderont des thèmes comme la rénovation énergétique, la démarche ZAN (zéro Artificialisation nette), les responsabilités du maire-employeur, la démographie médicale dans le 47, le dispositif « Aides Territoires »…
Une crise d’engagement
Crises sanitaire, sociale, financière, énergétique, climatique… depuis quelques années, les élus des communes ne sont pas épargnées et très souvent, le binôme maire et secrétaire de mairie se retrouve confronté à des incivilités de la part des citoyens. Nous pouvons aujourd’hui rajouter une autre crise, beaucoup plus alarmante pour l’avenir de nos communes : celle des vocations et les élections municipales de 2026 pourraient mettre en péril certaines communes qui risquent de se retrouver sans maire. La cause ou plutôt les causes ? Le manque de soutien, de moyens financiers, les incivilités et les agressions… les démissions de maires, d’adjoints et de conseillers municipaux se succèdent et l’on peut déplorer tant sur le territoire national que local plus de démissions en trois ans qu’en une mandature complète de six ans. Entre 2021 et 2022, les atteintes verbales ou physiques à l’encontre des élus, notamment les maires et leurs adjoints, ont augmenté de 32 %, passant de 17 20 à 2 265 agressions avec une tendance croissante pour 2023.
« La très grande majorité des maires gèrent des communes de moins de 1 000 habitants, explique Jean Dionis, président de l’Association des maires du Lot-et-Garonne et maire d’Agen. Ces maires-là sont les plus exposés. Il y a beaucoup de fatigue chez les maires des petites communes, car les pratiques des administrés changent. Personne ne forme quelqu’un à être maire ».
« Cela fait 16 ans que je suis maire. Le métier n’est plus le même avec une complexité administrative et les réseaux sociaux, constate Alain Lorenzelli, maire de Bruch et président d’Albret Communauté. Le double pilier rural repose sur le maire et la secrétaire de mairie. Les maires demandent de pouvoir se regrouper avec les administratifs et les secrétaires de mairie pour développer les compétences. La secrétaire de mairie est notre vrai bras armé » ! Jean Dionis constate que « l’on attend des maires qu’ils s’adaptent » à la réalité d’une époque en pleine mouvance et ultra-connectée. « Il est important d’échanger ente nous et de se mettre au même niveau d’informations, souligne Guillaume Lepers, maire de Villeneuve-sur-Lot. À part l’Association des Maires, il n’y a pas cinquante rendez-vous pour se retrouver, mais en termes de coût, il est impossible d’envoyer tout le monde à Paris ». Alors, ce salon est une opportunité pour partager ses craintes et ses doutes, ses réussites, ses échecs, pour échanger, créer des émulations car « au quotidien, précise Guillaume Lepers, le maire devient le dernier interlocuteur. Le petit coup de blues peut venir du fait que toutes les informations arrivent au maire. Il y a une petite inquiétude pour les années à venir. Les violences verbales sont inacceptables et j’ai décidé de ne plus rien laisser passer. Sur les réseaux sociaux, chacun commente tout avec de faux profils de concurrents ». Selon Christian Delbrel, Président du CDG 47 et maire de Pont-du-Casse, « le portrait robot du maire de Lot-et-Garonne est rural. Plus la commune est petite et plus le mérite du maire et de la secrétaire de mairie est grand. La pyramide des âges n’est pas très bonne par rapport à la secrétaire de mairie. Il y a une forme d’exaspération liée à l’agressivité verbale qui s’est amplifiée depuis la Covid. Elle est difficile à juguler. Elle pollue notre quotidien. À la moindre problématique, on va voir le maire » ! Pour Jean Dionis, « la problématique, c’est être chef de ville. La partie sécurité, arbitrage de conflits, bien-vivre ensemble… cette partie est devenue plus importante que la partie aménagement. C’est très intéressant d’être maire. Il faut que l’on soit ombre et lumière dans le discours que l’on porte ».
Des maires sous-payés
Pascale Luguet, maire de Boé, constate que « l’effet covid, on le sent encore plus maintenant. La cohésion d’équipe a été difficile à faire en début de mandat. Il était difficile de se réunir. Cela a eu des conséquences sur la motivation des élus. Ce congrès va permettre aux maires et aux conseillers municipaux de se retrouver et de se remotiver les uns les autres. Cette problématique de motivation, on la retrouve dans les communautés de communes. Je vais inviter mes élus à cette journée et j’espère que cela remotivera certains d’entre eux » ! Pour Nadine Labournerie, maire de Sauvagnas, « heureusement que nous avons les agglos pour nous soutenir » ! Jean Dionis reconnaît que le soutien de l’agglomération « fait du bien à un moment où l’État se replie ». Pour Christian Delbrel, la fonction de premier édile ne peut qu’être une vocation : « On ne devient pas maire pour l’argent avec 1 250 euros par mois pour une ville de 4 500 habitants. Je ne demande pas 100 euros de plus, mais du respect. 2026 va être un tournant dans la vie démocratique de notre pays. Nous traversons aujourd’hui une grave crise au niveau de l’engagement. À travers ce salon, il faudra évoquer cette problématique, surtout pour l’échéance 2026 ».
L’Association des Maires du Lot-et-Garonne organisera son assemblée générale statutaire à 17 heures puis l’assemblée générale ordinaire (« Etre Maire à l’heure des réseaux sociaux ») à 18 heures.
Inscription en ligne pour le salon sur www.salondesmaires47.fr Programme → https://salondesmaires47.fr/programme-du-salon/
Salon gratuit et ouvert à tous sauf l’assemblée générale statutaire et l’assemblée générale ordinaire, réservées aux élus.