Un soin non médical au secours des villages

Patrick Lestrade, réflexologue : histoire d’une reconversion professionnelle

Et si vous choisissiez de prendre votre bien-être en urgence au lieu de votre mal-être physique ou psychique en patience ? Après 16 ans passés au sein de la Police nationale à Agen, Patrick Lestrade a choisi de s’orienter vers le soin réflexologique et a démarré sa nouvelle activité début juin. Il reçoit sa clientèle en cabinet ou se rend aux domiciles des personnes ne pouvant se déplacer, explorant ainsi une autre façon de servir l’humain.

LQDA : Qu’est-ce qui vous a donné l’envie de vous lancer dans l’entrepreneuriat et dans le soin ?

Patrick Lestrade : Je ne suis pas figé dans un métier. C’est très gratifiant d’arriver grâce à ses connaissances à soulager les gens sans effets secondaires, en complément de la médecine classique. Même si nous ne sommes pas là pour guérir, nous restons des remparts dans les villages pour des gens qui n’arrivent pas à avoir tout de suite un rendez-vous médical. Lorsque l’on a souvent été confronté à de la violence physique ou verbale, on éprouve l’envie de soulager les personnes d’une autre manière et de les écouter.

LQDA : Pourquoi avez-vous opté pour la réflexologie plutôt qu’une autre technique de soin ?

Patrick Lestrade : C’est une façon de se tourner vers les gens par le biais des manipulations et des stimulations.

LQDA : Vous connaissiez déjà cette technique manuelle ?

Patrick Lestrade : oui, je l’avais déjà pratiqué en tant que patient.

LQDA : Quelle formation avez-vous suivi ?

Patrick Lestrade : J’ai suivi une formation de 400 heures avec de la pratique. J’ai des stages programmés pour me spécialiser auprès des personnes âgées et des enfants.

LQDA : Comment se déroule une séance de réflexologie ?

Patrick Lestrade : Une séance dure entre 45 minutes et 1 heure 15. Lors de la première séance, j’établis un bilan pour connaître le mode de vie de la personne et savoir si elle suit un traitement médical. Si c’est le cas, je lui précise bien qu’elle ne doit pas l’arrêter, car la séance de réflexologie ne remplacera en aucun cas ses remèdes. A l’issue de ce bilan, je vais stimuler les zones réflexes situées sur les pieds, les mains, le dos, la face, les oreilles et le crâne de la personne, reliées aux organes et aux membres du corps par le système nerveux. Cette stimulation des zones réflexes permet de réguler les organes en sur ou sous fonctionnement. C’est de la réflexologie dans son entièreté. Ce n’est pas une technique douloureuse, car j’adapte la pression en fonction de la sensibilité de la personne.

LQDA : Quels sont les maux qui peuvent être soulagés par la réflexologie ?

Patrick Lestrade : Le stress, l’hypertension, les troubles digestifs, les maux de tête, la fatigue, les troubles du sommeil, les problèmes de la sphère ORL… Elle agit aussi sur les effets secondaires des traitements des personnes atteintes d’un cancer (soin de support, Ndlr). Dans la réflexologie, il y a de la relaxation dynamique, une façon de respirer pour mettre la personne en état de calme. J’interviens aussi dans les entreprises pour les troubles musculo-squelettiques et dans certains Ehpad. Je n’ai besoin que d’une salle, car j’apporte mon matériel. Dans les jours qui suivent une séance, la personne peut ressentir de la fatigue, avoir des émotions qui ressortent… Elle peut constater aussi une augmentation de ses mictions, être sujette à des épisodes diarrhéiques… Ce n’est pas grave ! Il s’agit juste d’une aggravation temporaire des symptômes, prouvant que le corps travaille (le fameux « effet rebond » que l’on retrouve dans de nombreuses autres thérapies, Ndlr). Après une quinzaine de jours (post-séance), on voit comment cela évolue avant d’envisager une autre séance.

Un corps libre de tension et de fatigue permet d’affronter toutes les complexités de la vie. Joseph Pilates

LQDA : Existe-t-il des contre-indications à la réflexologie ?

Patrick Lestrade : Oui. La réflexologie est contre-indiquée aux femmes enceintes de moins de trois mois, aux enfants âgés de moins de trois mois, lors d’infections avec forte fièvre ou d’inflammations (engendrées par des fractures, entorses, asthme…), de diabète grave, de troubles cardiaques (personnes possédant un pacemaker par exemple) ou circulatoires (thrombose, phlébite…), lors de menstruations abondantes, d’hémophilie, de troubles psychiques graves…

LQDA : Dans votre famille, prodiguait-on des soins ?

Patrick Lestrade : Mon grand-père soulageait les sciatiques. À mon tour, je souhaite explorer de nouvelles qualités pour me tourner vers les gens et les soulager !