Un nouveau directeur à la CCI 47
Le poste de directeur de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Lot-et-Garonne était resté vacant depuis le 30 juin dernier, suite au départ de Thierry Lassagne, rejoignant l’une des 90 agences d’@com, réseau de cabinets d’expertise comptable et de conseil (avenue de Colmar à Agen) après avoir assumé ses fonctions cinq années durant. Yannick Villeneuve, issu du monde bancaire, a repris les rênes directoriales de la CCI depuis le 2 novembre dernier.
« J’avais la volonté de recruter un profil pas forcément issu du monde consulaire, avec une vraie connaissance du territoire » confie Frédéric Péchavy, président de la CCI 47, désireux de trouver un successeur apte à relever les défis auxquels sera confronté la CCI 47.
Ce gersois d’origine a débuté sa carrière dans le Villeneuvois de 1992 à 1997, en tant que chargé d’affaires. Après avoir effectué des missions en banques régionales, il rejoindra à Paris, de 1996 à 1998, l’Inspection des Banques Populaires, deviendra directeur de marché d’entreprise puis directeur d’agence à Agen de 2000 à 2003, toujours au sein de la Banque Populaire Occitane avant d’intégrer, 16 années durant, la Caisse d’Épargne de Midi-Pyrénées en tant que directeur de Centre d’Affaires dans le Gers puis directeur Marketing & Développement en région toulousaine, avant de rejoindre en 2019 à Agen l’entreprise Reden Solar, producteur d’énergie verte, axé sur le développement et l’exploitation de projets photovoltaïques avec, comme mission, de racheter de la dette. S’il s’est laissé convaincre par Frédéric Péchavy de prendre la direction de la CCI 47, c’est avant tout pour sa bonne connaissance du terrain : « Je connais bien ce territoire, souligne le numéro 2 de la CCI 47. Il possède une vraie richesse, un vrai potentiel ».
S’investir dans des projets structurants
« La feuille de route se décline autour de trois points, annonce Yannick Villeneuve : continuer à accompagner la transformation du modèle économique de la Chambre, accompagner le développement du territoire (Agenais, Albret, Fumélois, Villeneuvois) autour des activités du commerce et d’industrie et participer aux projets structurants du territoire, notamment le TAG (Technopole Agen-Garonne), la nouvelle gare LGV, enjeu fort du territoire. C’est captivant et c’est la raison pour laquelle j’ai souhaité m’investir ». Frédéric Péchavy estime que « nous avons un modèle que l’on doit faire évoluer. Ces atouts, il nous faut les valoriser et être en capacité de les mettre en avant, garder un maximum nos jeunes sur le territoire, créer un lieu qui regroupera le campus de Sud Management et la CCI 47, amenant de la créativité sur le territoire. Je suis ravi d’accueillir quelqu’un qui possède une vraie connaissance des chiffres » !
Un Agropole Villeneuvois
« Le territoire a connu une évolution quasi exponentielle, souligne Yannick Villeneuve. C’est un atout d’être situé à équidistance entre Toulouse et Bordeaux » ! La CCI 47 participe activement au développement du territoire. « À chaque fois, des locomotives (comme Gifi à Villeneuve-sur-Lot), tirent tout l’écosystème, constate Yannick Villeneuve. Il faut renforcer notre présence par la création d’un agropole autour du Villeneuvois, comme à Damazan, imaginer un lieu où pourrait se situer l’agropole 3. Il faut aller demander ce qu’il y a, mettre à disposition des outils d’accompagnement. Nous réfléchissons sur un foncier avec la communauté d’Agglomération du Grand Villeneuvois. Il faut avoir une unité de lieu entre la formation, l’animation et l’accompagnement. »
« Nous avons montré notre volonté d’aller vers des territoires qui ont une activité économique forte, précise Frédéric Péchavy. Le Barreau de Camélat facilitera les échanges ».
Gagner en autonomie financière
« Nous évoluons dans un environnement de plus en plus contraint, constate Yannick Villeneuve. Les CCI sont confrontées à une baisse des ressources fiscales et nous sommes dans l’obligation d’aller chercher notre autonomie financière en se confrontant à des acteurs déjà présents sur le marché. Il faut trouver de nouvelles activités, de nouveaux services. La RSE (Responsabilité Sociétale des entreprises, Ndlr) va devenir une thématique de plus en plus prégnante. On ira s’adosser à des normes qui existent déjà comme l’AFNOR pour accompagner les structures moyennes. À l’horizon 2030, 75 à 95 % de leurs financements devront revêtir un caractère green. C’est un sujet emblématique que la CCI doit porter ».
En 2013, 5 millions d’euros de contributions étaient versés par les entreprises à travers les impôts. Ces contributions sont aujourd’hui ramenées à 2,6 millions d’euros, dont 600 000 euros de ressources propres, liées aux services facturés aux entreprises. « Notre mission est d’aller informer les entreprises sur tous les dispositifs proposés par l’État, sans prendre de pourcentage, rappelle Frédéric Péchavy. On doit encourager les entreprises à s’essayer à l’export (Plan « Osez l’export ! »). Concernant les activités marchandes, la CCI s’oriente vers « la création d’un poste pour une personne ayant une compétence de l’énergie pour accompagner les entreprises dans leur feuille de route de décarbonation ».
« Notre dimension publique doit être la porte d’entrée de tout l’écosystème, estime Yannick Villeneuve. À nous de nous déployer et d’être incontournable sur tous ces sujets » !