Patrimoine

Dans les tiroirs secrets du passé…

Des visiteurs procédant au récolement, salle Médiévale du musée des Beaux-Arts d’Agen, avec l’aide de Nathalie Lacroix. © Véronique David

15ème édition des Journées européennes d’Archéologie

À l’occasion de la 15ème édition des Journées européennes d’Archéologie, le musée des Beaux-Arts d’Agen a proposé, le 15 juin dernier, un atelier de récolement consacré à l’énigme de l’épitaphe de Montassin ainsi qu’un atelier archéologique dédié au jeune public avec, comme fil conducteur, l’exploration du passé. Ces journées, initiées par le ministère de la Culture, sont pilotées par l’Institut national de recherches archéologiques, sous le patronage du Conseil de l’Europe.

Pour ces nouvelles journées européennes de l’archéologie, les « explorateurs » adultes étaient invités à remonter le temps jusqu’au XIe siècle. L’atelier, animé par Nathalie Lacroix, médiatrice culturelle responsable du public adulte et étudiant, portait sur l’énigme de l’épitaphe de Montassin. Un récolement minutieux a permis de répondre à de nombreux questionnements, notamment de percer le mystère de l’inscription, de découvrir l’identité de Montassin, de se plonger dans son histoire, d’apprendre pourquoi cette épitaphe se trouve au musée et l’endroit où elle fut découverte. Mais, en tout premier lieu, qu’est-ce qu’un récolement ?

Il s’agit d’une opération devant être effectuée tous les dix ans, selon le Code du patrimoine, assurant la traçabilité des collections patrimoniales des « Musées de France » se traduisant par la localisation des objets inscrits sur le registre d’inventaire du musée, la vérification du descriptif (dimension, technique, date…), le marquage, la documentation et l’état de conservation des objets.

L’épitaphe de Montassin sauvé de la démolition du cloître. © Musée des Beaux-Arts d’Agen

Une épitaphe sauvée de la démolition

Le pape Urbain II a effectué un périple en France en 1095-1096 en démarrant par le Puy, Saint-Gilles et Clermont où il appellera à se croiser afin de reprendre Jérusalem aux Turcs. Il parcourra ensuite le Maine puis redescendra vers Agen avec l’Archevêque Bernard de Sarillac, accompagné de l’archidiacre tolédan Montassin qui s’éteindra à Agen. Urbain II fondera le prieuré de Saint-Martin de Layrac le 7 mai 1096 et consacrera, le 24 mai 1096, l’église du saint martyr Saturnin et son autel. L’archidiacre Montassin fut enterré au cloître de la collégiale Saint-Caprais. Sur sa pierre tombale en marbre, sauvée de la démolition du cloître en 1793, issue de l’ancienne collection de Jean Florimond de Saint-Amans, écrite en latin, nous pouvons lire l’épitaphe suivante : « Ce tolédan fut archidiacre de la ville + De naissance assez illustre, éminent pour ses bonnes mœurs + Né dans ces régions, il mourut à la fleur des ans + Maintenant le Christ lui a donné ce qu’il a mérité + Donc, toi qui lis ceci, souviens-toi de Montassin + Rends lui pieusement les derniers devoirs. » L’épitaphe de Montassin a été transportée au musée des Beaux-Arts d’Agen fin XIXe siècle.

Les petits archéologues en pleine fouille cour de Vergès, sous le regard attentif de Julien Darme. © Véronique David

Fouiller puis décrypter

L’objectif de l’atelier « archéologues en herbe » animé par Julien Darme, médiateur culturel en charge des publics scolaires et familles au musée des Beaux-Arts d’Agen, consistait à initier les enfants à la démarche des archéologues, aux fouilles méthodiques et à l’étude des traces mises au jour.

« Dans un premier temps, explique le jeune médiateur, les enfants fouillent dans un bac avec de petites truelles, des pinceaux et des petites pelles, le but étant de découvrir des objets en les laissant en place. Ils effectuent ensuite le relevé dessiné de leur découverte et identifient les objets mis au jour (ici, des tessons de céramique et du charbon). Dans un second temps, ils passent à l’étude de la céramique : ils recollent les morceaux de poterie afin de remonter cette céramique et de l’identifier pour en tirer le maximum d’informations par comparaison avec des planches typologiques (forme, fonction et datation). »

L’archéologie nous apprend qu’ « Il faut connaître « hier » pour mieux saisir « aujourd’hui » et construire « demain » (Yves Coppens, paléontologue français).

Véronique David

Journaliste
Après un diplôme de psychologie et un DU de Japonais, j’ai préparé un diplôme de Naturopathie-homéopathie avec la faculté Libre de Médecine Naturelle et d’Ethnomédecine de Paris XV ainsi qu’une formation de correctrice avec le Centre d’Écriture et de Communication de Paris V qui m’a aussi formée aux techniques journalistiques. Dans le même temps, j’ai rédigé des articles pour différents journaux et administrations (Mairie d'Agen, Conseil départemental de Lot-et-Garonne, Actif Formation...). J’ai aussi travaillé au sein de divers organismes (Caf, Pôle Emploi, ODAC, MEDEF, ENAP…) dans le domaine du secrétariat et préparé une formation de praticienne en coaching de Vie. Dans un tout autre domaine, je suis officier de réserve citoyenne dans l’Armée de Terre depuis une dizaine d’années. J’ai appris au fil du temps que « toutes les batailles de la vie nous enseignent quelque chose, même celles que nous perdons » (Paulo Coelho). Rêvons en grand, soyons audacieux et bâtissons l’impossible !

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