Retour sur la 3ème édition du Salon des antiquaires d’Agen
Les amoureux des beaux objets ont pu conter fleurette à des pièces uniques qui ont trouvé refuge, trois jours durant, dans l’écrin des Jacobins, grâce au soutien de la ville d’Agen, coorganisatrice de l’événement avec le Lions Club Agen Jardin d’Ovalie. 18 exposants de qualité ont partagé avec les visiteurs leur passion ; un voyage esthétique à travers les époques du XVIIe au XXIe siècle où le regard se perd.
Acheter au sein d’un même endroit de l’argenterie, de la lustrerie, de la boiserie, des statuts, de la poterie ou des tapis anciens, vous en rêviez ? Les Jacobins l’ont fait !
« L’idée d’amener dans un lieu magnifique des professionnels de beaux objets est une idée gagnante, a reconnu Jean Dionis, maire d’Agen. Lorsque nous rentrons dans ce lieu avec mon épouse, nous avons ce petit côté « Waow ». C’est en ce lieu qu’a été signé le livre des communes. C’est ici, en 1463, que l’inondation millénaire a amené la Garonne au ras de la chaîne ». Pour cette nouvelle édition, il ne fallait surtout pas omettre de passer devant le stand des brocanteurs Alexis et Gaël de JM La Brocante qui proposaient des pièces uniques de poterie de Ciboure (Pyrénées-Atlantiques), mise à nouveau en lumière grâce à la passion du couturier renommé Karl Lagerfeld qui leur a d’ailleurs dédié un ouvrage en 2005 intitulé « Les vases de Ciboure : l’illusion de l’idéal ». C’est en 1919 que cette poterie typiquement française verra le jour à Saint-Jean-De-Luz, sous l’impulsion d’un ébéniste (Etienne Vilotte), d’un tourneur (Edgar Lucat) et d’un peintre (Louis Floutier). Les premières pièces étaient cuites au feu de bois. Les artistes peignent sur les vases en grès blanc des décors de style néo-grec, Art déco ou néo-basque. La poterie a fermé ses portes en 1995 et les brocanteurs présentaient aux visiteurs les dernières pièces en leur possession.
La tradition de la dorure sur bois
Françoise Vorms, diplômée de l’école Boulle, effectue de la dorure sur bois à la feuille d’or (selon la technique à la détrempe) et des polychromies (application de la couleur à des statuaires). « Cela fait 31 ans que j’ai fondé l’atelier » explique la restauratrice qui travaille sur des sculptures, du mobilier, des statuaires ainsi que des objets d’art du XVe au XXe siècle. Ses apprêts, utilisés pour dorer le bois, sont à base de colle de peau de lapin permettant d’assurer la tenue des polychromies. « La dorure est la finition de la sculpture sur bois » précise Françoise Vorms qui a restauré, notamment, des statues du XIVe et XVe siècles, une chaise Louis XVI, deux chaises de la Renaissance espagnole du XVIIIe siècle, un guéridon vénitien du XVIIe siècle, une console Louis XVI estampillée Jacob, des candélabres de la cathédrale de Montauban, les sept tableaux de l’église Saint-Jean-Baptiste de Saint-Aignan… La relève est d’ores et déjà bien assurée puisque Françoise Vorms travaille avec son fils !
Les deux euros récoltés pour chaque entrée au salon ont été reversés par le Lions Club Agen Jardin d’Ovalie à l’association caritative Action Cancer 47. « D’année en année, nous allons essayer d’améliorer l’idée, annonce le maire d’Agen. N’hésitez pas à nous dire ce que l’on peut faire de mieux. Nous sommes dans une démarche d’écoute et d’amélioration progressive » !