Exposition « À » voir « , le vitrail autrement ! » de Sylvie Ometz à la galerie d’art Montesquieu
Sylvie Ometz, artiste peintre vitrailliste expose, jusqu’au 15 juillet prochain, 25 œuvres vitraillées lumineuses et fantaisistes, résultantes d’une émotion à l’approche résolument moderne et originale dans le sens le plus noble du terme, des œuvres qui dialoguent avec nos âmes et nous interrogent. Vers quel ailleurs nous conduisent-elles ?
« Le vitrail est la forme la plus sauvage de l’art, la plus imprévisible. Le vitrail n’est que folie, métamorphose, floraison illusoire, jeu d’algues échevelées dans une rivière de lumière. » déclarait Bernard Tirtiaux, maître verrier. « Depuis 2013, j’aime les vitraux d’églises et les vitraux civils, souligne Sylvie. Grâce à eux, je me suis révélée. J’ai une âme de bricoleuse et je sais travailler le bois. J’ai suivi une formation de deux semaines au Centre international du Vitrail de Chartres pour apprendre la peinture à la grisaille*. Je veux réaliser quelque chose qui apporte de l’émotion, sinon, cela n’a pas de sens pour moi ! » Il n’est pas rare que l’artiste reçoive des commandes un peu spéciales comme ce fils qui venait de perdre sa mère et qui souhaitait la représenter sur un vitrail à la fleur de l’âge et à la force de l’âge. « Je réalise souvent des vitraux que d’autres ne veulent pas faire » confie Sylvie. En effet, son travail consiste aussi à se montrer à l’écoute des besoins de ses clients, de leurs émotions, un thérapeute « vitraillé » qui retranscrit sur du verre les bonheurs, les douleurs, les espoirs, les souvenirs… la Vie en ce qu’elle a de plus inspirante, touchante, offensante, douloureuse ou affligeante.
Entrez dans la lumière…
Les vitraux classiques de scènes religieuses, la musique, le vin et le jeu dialoguent sur les murs de la galerie. Une mélodie échappée d’une harpe imprègne notre âme de « Pensées contemplatives ». Le doux « Murmure d’un soir » fera s’envoler sans être entendus des mots à peine exprimés. Une « Douce mélodie » pianotée unit et calme nos peurs. L’ « automate » à la pensée formatée se fraye un chemin débroussaillé d’indifférence. Au fil de la visite, le regard ne peut que s’incliner devant « Mes Dames » de cœur, de pique, de trèfle et de carreau symbolisant les réunions familiales autour d’une bataille, d’un jeu des 7 familles où l’on se souvient avec émotion du mauvais perdant (peut-être nous !), de ces belotes acharnées animant les longues soirées hivernales, des cartes à jouer marquant la donne de l’existence. Une brosse à cheveux peigne la lourde absence. « L’hirondelle ne fait plus le printemps », le nid est déserté à jamais. Sylvie « vitraille » aussi l’enfance qui s’efface dans cette « vision du temps qui passe » et laisse couler une larme de souvenance…
Une exposition illuminée de l’intérieur, une fantaisie moderne et originale qui vaudra à cette artiste bordelaise (et prochainement cassipontine !) d’être consciente de la légitimité de son art, comme en témoignent les lieux magiques qui ont abrité ses œuvres, à l’instar de Florence, Monaco, du Grand-Palais, du Sénat, de l’espace Cardin (Paris), du Relais de Margaux (presqu’île du médoc), le Musée du Vitrail de Curzay-sur-Vonne (Grand Poitiers). Médaille d’or de la Société académique « Arts Sciences lettres » en 2021, prix « Mona Lisa » et prix « Beato Angelico » par l’Academia Italia In Arte Nel Mondo, Grand prix de la ville de Blanquefort et du salon d’Eysin’Art, 1ᵉʳ prix « Maude Vasapoli » au château Franc-Waret (Belgique)… Sylvie a trouvé sa place, guidée par aucune mouvance artistique spécifique, lui conférant une liberté qui lui permet d’emprunter des chemins d’errance parsemés de rêves et d’émotions. « Pour moi, un vitrail est une partition transparente entre mon cœur et le cœur du monde » déclarait Marc Chagall. Celle de Sylvie nous transperce, nous émeut, nous transporte et nous submerge tout en harmonie, fantaisie, modernisme, glamour et poésie.
*composé d’un pigment (oxyde de fer, cobalt, étain ou cuivre) et d’un fondant (poudre de verre) mélangé à un diluant (vinaigre blanc, essence de térébenthine…) et à un liant (gomme arabique, miel…). La grisaille devra être cuite aux environs de 620°C minimum pour adhérer au verre.
Entrée gratuite.
Exposition présentée du lundi au samedi de 14 heures à 21 heures et le dimanche de 9 h 30 à 21 heures.
Site internet : www.sylvieometz.fr