Culture / Loisirs

Franck Mercadal : « On a tous en nous quelque chose de Diderot et de Rousseau »

Franck Mercadal (à gauche) et Grégori Baquet (à droite) en train de disputer une partie d’échec fictive, livrant une réflexion contemporaine sur les enjeux de la pensée et de l'équilibre, entre raison et folie. © Véronique David

Répétition ouverte de la pièce « La Raison du Plus fou » au Nouveau Théâtre du Jour

La Compagnie Vive et le Nouveau Théâtre du Jour ont présenté un extrait de leur nouvelle création intitulée “ La Raison du Plus Fou ”, comédie écrite par Franck Mercadal et mise en scène par Grégori Baquet, lors d’une répétition ouverte, le 7 mars dernier, derniers ajustements avant de plonger dans l’univers tumultueux de Rousseau et Diderot. Ces deux grands esprits du siècle des Lumières éclaireront la scène du NTJ du 14 au 24 mars prochains.

« La Raison du Plus Fou » met en lumière Rousseau et Diderot, deux grands esprits qui vont s’entrechoquer : « Je cherchais une histoire d’amitié déçue avec des personnages historiques ayant des points de vue différents » explique Franck Mercadal. Rousseau et Diderot,  « c’est une histoire d’amitié qui a mal tourné, souligne Grégori Baquet. La vie les a séparés et aujourd’hui, ce sont deux frères ennemis ».

Rousseau vient de terminer ses « Confessions » où il règle ses comptes avec son ami Diderot et vient en faire des lectures publiques à Paris, ce qui réjouit le pouvoir religieux, car Rousseau incite le roi à emprisonner Diderot et à interdire son œuvre : « L’Encyclopédie », livre considéré comme impie, pour l’Église, puisque Dieu n’est plus mis au centre de la création. Diderot propose alors de défier Rousseau aux échecs, un duel où tous les coups sont permis pour déstabiliser l’adversaire.

Sur le grand « échiquier » du classique et de la modernité

« L’un des thèmes de la pièce, c’est l’altérité, précise Grégori, pour amener l’un à prendre la place de l’autre. Rousseau-Diderot, ce sont deux points de vue qui se confondent et qui forment le monde… », une pièce qui ose le mélange des genres pour offrir au public une interprétation moderne et décalée : « Nous allons démarrer sur du classique et nous partirons flirter vers du Monty Python », annonce le metteur en scène. La pièce effectuera pas mal de références à Rousseau et Diderot afin de rester fidèle à leurs pensées respectives.

« On a tous en nous quelque chose de Diderot et de Rousseau » estime Franck Mercadal. C’est l’auteur qui a contacté en premier Grégori Baquet qui n’avait jamais collaboré avec lui jusqu’alors : « Travailler avec un auteur vivant, c’est génial, se réjouit le metteur en scène. Au début, c’était très éloigné de ce que je voulais faire ». L’auteur a retravaillé les textes : « J’ai adapté l’écriture en fonction de la personnalité de Grégori » (qui va amener ce spectacle à Avignon cet été !).  Concernant la distribution des rôles, « je lui ai dit que le point de vue de Diderot me dérangeait » précise Grégori mais au bout de trois semaines, tout est devenu plus fluide. Il est probable, aussi, qu’au fil des représentations, Franck et Grégori, les deux protagonistes de la pièce, en arrivent à interchanger les rôles.

Les scolaires invités à devenir complices de cette joute verbale

Une table, un jeu d’échecs. Les deux hommes vont-ils vraiment jouer « pour de vrai » ? « Je n’ai pas du tout pensé à la partie d’échecs lorsque j’ai écrit la pièce » avoue Franck. Pour Grégori, « le but n’est pas de montrer une partie d’échec à la manière de Karpov et Kasparov et c’est d’ailleurs pour cela que j’ai décidé que l’on ne distinguerait pas les pièces noires des blanches (elles sont toutes blanches) ». L’idée d’apporter un mélange de classique et de modernité à cette comédie burlesque et satyrique est motivée aussi par la volonté d’amener les jeunes (à partir de 10-11 ans) au théâtre afin de leur faire vivre de nouvelles sensations sociales, à l’heure où la communication via les réseaux sociaux n’a jamais autant éloigné les gens en les plongeant dans une solitude délétère pour l’esprit. « La Raison du Plus Fou » sera donc la « meilleure » en termes de sociabilité, de connaissance et de partage pour notre jeunesse et dans un sens plus large pour tous les amoureux du siècle des Lumière, à l’heure où les Savoirs s’éteignent, emprisonnés dans les toiles du réseautage social.

Informations pratiques

Représentations du 14 au 24 mars les mercredis, jeudis et vendredis à 20 h 30, les samedis à 19 h 00, le dimanche à 16 h 00 et le jeudi 20 mars à 14 h 00.

Réservations et informations :

ntj.festik.net

09 81 64 99 74

21 rue Paulin Régnier 47000 Agen

nouveautheatredujour@gmail.com

 

Véronique David

Journaliste
Après un diplôme de psychologie et un DU de Japonais, j’ai préparé un diplôme de Naturopathie-homéopathie avec la faculté Libre de Médecine Naturelle et d’Ethnomédecine de Paris XV ainsi qu’une formation de correctrice avec le Centre d’Écriture et de Communication de Paris V qui m’a aussi formée aux techniques journalistiques. Dans le même temps, j’ai rédigé des articles pour différents journaux et administrations (Mairie d'Agen, Conseil départemental de Lot-et-Garonne, Actif Formation...). J’ai aussi travaillé au sein de divers organismes (Caf, Pôle Emploi, ODAC, MEDEF, ENAP…) dans le domaine du secrétariat et préparé une formation de praticienne en coaching de Vie. Dans un tout autre domaine, je suis officier de réserve citoyenne dans l’Armée de Terre depuis une dizaine d’années. J’ai appris au fil du temps que « toutes les batailles de la vie nous enseignent quelque chose, même celles que nous perdons » (Paulo Coelho). Rêvons en grand, soyons audacieux et bâtissons l’impossible !

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