Avant-première événement du film « l’Abbé Pierre : Une vie de combats » au CGR Agen
Le biopic « L’Abbé Pierre : Une vie de combats » produit par Wassim Béji et SND Films, réalisé par Frédéric Tellier avec Benjamin Lavernhe (l’Abbé Pierre) et Emmanuelle Bercot (Lucie Coutaz) est une plongée intimiste dans la vie de l’icône des sans-abris et défenseurs des plus faibles, l’une des dernières figures marquantes du combat mené contre la pauvreté et dont personne, à ce jour, n’a vraiment pris la relève. Ce film sera projeté en avant-première dimanche 15 octobre à 15h45 au CGR Agen.
L’idée de ce film émane de l’envie de Wassim Béji et de SND Films de raconter la vie de cet homme de cœur que fut l’abbé Pierre. Henri Grouès de son vrai nom, naquit à Lyon le 5 août 1912 au sein d’une famille aisée de négociants en soie. Il accompagnait, enfant, son père qui s’occupait, chaque dimanche matin, des plus démunis. Il recevra une éducation chez les Jésuites, sera scout de France et recevra le totem de « Castor méditatif ».
C’est lors d’un pèlerinage à Rome à l’âge de 16 ans qu’il sera frappé d’un « coup de foudre avec Dieu » avant de prononcer ses vœux chez les Capucins en 1931. Il sera ordonné prêtre le 24 août 1938 puis deviendra vicaire du diocèse de Grenoble en 1939 avant d’être mobilisé lors de la Seconde guerre mondiale au cours de laquelle il deviendra résistant. Il adoptera le nom de l’abbé Pierre en 1943 alors qu’il aide ceux qui contestent le service du travail obligatoire. Il sera élu député à la Libération puis fondera le mouvement Emmaüs en 1949 (en référence au village de Judée). Lors de l’hiver 1954, particulièrement froid et meurtrier pour les sans-abris, il lancera son célèbre appel le 1ᵉʳ février sur Radio-Luxembourg.
Son départ en « grandes vacances » comme il se complaisait à le dire, remonte au 22 janvier 2007 à l’hôpital du Val-de-Grâce où il était soigné pour une infection pulmonaire, conséquence d’une bronchite. Il laissera, à 94 ans, une empreinte indélébile dans le cœur des plus démunis et de tous ceux qui l’auront accompagné avec dévotion tout au long de ses missions, aimant rappeler que : » On n’est jamais heureux que dans le bonheur qu’on donne. Donner, c’est recevoir. «
Un écorché de la vie
Il aura fallu trois ans au réalisateur Frédéric Tellier pour peaufiner son scénario par le biais d’une documentation étoffée par des livres, des reportages et des fictions, passera du temps dans les communautés d’Emmaüs et dans les maraudes, s’entretiendra avec certains de ses proches, à l’instar de Laurent Desmard secrétaire particulier de l’abbé Pierre pendant 15 ans et président d’honneur de la fondation Abbé Pierre qui lui racontera des souvenirs ne faisant pas partie de la « littérature officielle ». L’abbé Pierre sera ce passionné de la vie, des autres, un ultrasensible souffrant et combattant. Ce film de plus de 2 heures qui aura nécessité 13 semaines de tournage est « une tentative d’expliquer la raison de la misère humaine au sens poétique et philosophique », selon Frédéric Tellier, une façon de relater le parcours d’un homme aux multiples fêlures, victime d’un burn-out et d’un internement de 18 mois en hôpital psychiatrique, qui éprouvera le besoin d’aller se reconstruire dans le désert. « … je ne parle jamais de religion, mais de foi » a tenu à préciser le réalisateur. « Pour moi, le sujet profond du film est celui du sens de la vie à travers la quête d’identité de l’abbé et d’un regard presque sociologique sur notre civilisation actuelle, son origine, son tumulte, ses perspectives » confie Frédéric Tellier.
Des combats à poursuivre
C’est à Benjamin Lavernhe qu’est revenue la tâche délicate de camper à l’écran le personnage de l’abbé Pierre : « Il faut honorer la mémoire et rendre justice à ce « combattant du quotidien ». Pour interpréter l’abbé Pierre au crépuscule de sa vie, l’acteur se lèvera à 2 heures du matin pour une séance de maquillage de 3 à 9 heures avant de commencer le tournage de 9 heures à 19 heures : « Mais on a tellement conscience de l’importance du sujet, on est tellement connecté aux valeurs qu’il met en avant que ça vous procure une force inouïe ». Emmanuelle Bercot interprètera le personnage peu connu de Lucie Coutaz, partenaire de l’ombre de l’abbé Pierre pendant 40 ans et co-fondatrice du mouvement Emmaüs. Laurent Desmard, a rencontré l’abbé Pierre pour la première fois à 24 ans. Ce « soixante-huitard » comme il se caractérise lui-même, aspirait à vivre en communauté et c’est dans la bibliothèque d’une petite communauté ardéchoise qu’il tombera sur le livre des chiffonniers d’Emmaüs. L’abbé Pierre l’enverra dans une communauté à Brest. Après avoir travaillé à la construction d’Emmaüs France et à l’organisation d’Emmaüs International, Laurent Desmard proposera à l’abbé Pierre de devenir son secrétaire particulier, fonction qu’il occupera pendant 8 ans. « Il pouvait passer des journées entières à pleurer et à rester complètement meurtri dans sa chambre avant de finir par se relever » se souvient avec émotion le président d’honneur de la fondation Abbé Pierre. L’homme « espère que ce film pourra éveiller les consciences et remettre les combats de l’abbé au cœur de la société française ».
Ce film sera suivi d’une rencontre en direct vidéo par satellite avec toute l’équipe du film pour poser vos questions.
Sur chaque entrée, 1 euro sera reversé à la fondation Abbé Pierre.
Lien : https://www.cgrcinemas.fr/evenements/10267-labbe-pierre-une-vie-de-combat-avant-premiere-evenement/