Retour sur les Journées européenne du Patrimoine
Nathalie Lacroix, médiatrice culturelle au musée des Beaux-Arts, a présenté, le 16 septembre dernier dans le jardin de la Médiathèque Lacépède, le fameux « Grand Centaure », œuvre à quatre mains réalisée par Claude et François-Xavier Lalanne, sculpteurs agenais.
« François-Xavier Lalanne a passé toute son enfance dans une maison attenante au musée des Beaux-Arts » a expliqué Nathalie. Cela pourrait expliquer le leg de gravures fait au musée et en 1982 ; une salle sera entièrement dédiée au couple Lalanne « papa » du Minotaure et « maman » de Choupatte, Pomme bouche, du buste de Capucine… Agen rendra hommage au couple à l’an 2000 à travers l’exposition « Des sculptures dans la rue » et les Lalanne offriront au musée, en guise de remerciement, le Wapiti, trônant fièrement dans le jardin Jayan.
Claude Lalanne travaille par assemblage d’éléments plongés dans un bain d’électrodes pour métalliser l’objet (galvanoplastie) et François-Xavier réalise des patrons, réfléchit à son sujet avant toute exécution.
« Le Grand Centaure », est une œuvre monumentale en bronze dont la sculpture entière (avec son socle) pèse une tonne, mesure 3,37 mètres de hauteur et 1,65 mètre de longueur. Installé en 2000 sur le parvis de la cathédrale, il subira des dégradations et trouvera refuge, dès le 28 novembre 2011, dans les jardins de la médiathèque Lacépède dont il devint le majestueux gardien. La maîtrise de soi est renforcée par la simplicité des formes, une structure extrêmement épurée. François-Xavier va, en tout premier lieu, fabriquer une armature réalisée avec des volumes et du fil de fer. Il réalise toujours une analyse fouillée de toutes les contraintes et va aller jusqu’à supprimer les creux et les ombres. Claude va apporter de l’élégance et de la majesté au Grand Centaure qui n’a pas su surmonter ses instincts et personnifie le péché d’orgueil. Il tient dans sa main gauche un grand compas et dans sa main droite un long bâton vertical, axe du monde, symbole de souveraineté. C’est le premier instrument de l’homme, établissant un lien entre l’humain et la terre, permettant à l’homme de se nourrir, de se chauffer et de creuser la terre pour trouver de l’eau. C’est la mythologie de la loi et de la science qui se crée. L’équerre et le compas ont un lien étroit avec l’architecture. Le compas renvoie au masculin et l’équerre, au féminin. Le nautile (coquillage itinérant) associé au nombre d’or (géométrie sacrée) ne pouvait que casquer le « Grand Centaure », symbole de perfection et de beauté, associé à la force et à la résilience.