Culture / Loisirs

Le musée « pôle de résonance » à la science

De gauche à droite : Adrien Enfedaque, Marie-Claude Iachemet, Julien Darme, Stéphane Lacroix et Nathalie Lacroix. © Véronique David

Fête de la Science au musée des Beaux-Arts d’Agen

Croiser la science, l’art et le sport ? Un défi que le Musée des Beaux-Arts et le Centre national d’études spatiales (CNES) s’apprêtent à relever du 12 au 14 octobre prochains, dans le cadre de la fête de la Science (dont la thématique Sport & Science s’inscrit dans l’actualité des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024)  à l’occasion de la célébration du 240ᵉ anniversaire du premier vol habité en montgolfière, en faisant entrer en résonance « Le ballon » de Francisco de Goya, œuvre emblématique muséale avec l’euphorie suscitée par les premières ascensions de cet ancêtre du drone.

L’homme a toujours rêvé de voler, peut-être parce que prendre son envol au sens propre comme au figuré symbolise la liberté. Le 4 juin 1783 signera le premier vol officiel lorsque Joseph de Montgolfier lâchera dans les airs un ballon à air chaud place des Cordeliers à Annonay, mais les premiers passagers aériens seront un coq, un canard et un mouton qui s’élèveront à 600 mètres d’altitudes le 19 septembre 1783 dans la cour du château de Versailles en présence de Louis XVI. Le premier vol humain captif (ballon attaché à une corde) emportera dans les airs, le 19 octobre 1783, au-dessus de la Folie Titon, Jean-François Pilâtre de Rozier, professeur de physique et chimie et André Giroud de Villette, aérostier. Jean-François Pilâtre de Rozier renouvèlera l’expérience, le 21 novembre 1783, en compagnie du Marquis d’Arlandes mais en vol libre cette fois, au-dessus du château de La Muette. Elisabeth Tible sera la première femme de l’histoire de l’aéronautique à avoir effectué un vol libre à Lyon, le 4 juin 1784 à bord du ballon « La Gustave » en compagnie de Sieur Fleurant, son constructeur.

« Le Ballon », un pont entre l’art, la science et le sport

« Le but de cet événement, explique Marie-Claude Iachemet, adjointe à la culture, est de promouvoir la science auprès du grand public » de la rendre accessible à travers deux rendez-vous forts : des séances scolaires les 12 et 13 octobre ainsi qu’une conférence tout public le 14 octobre. « Nous avons envie d’inscrire cet événement dans le calendrier annuel du musée » annonce Adrien Enfedaque, conservateur du musée d’Agen. Lors de sa première fête de la science, le musée des Beaux-Arts d’Agen avait accueilli les 13 et 14 octobre 2017, Hugo Bordet, gestionnaire de collections patrimoniales au Museum National d’Histoire Naturelle de Paris, qui avait sorti des réserves certains spécimens parmi les 160 000 objets relatifs aux Sciences naturelles entreposés dans les réserves dont le fameux coco fesse.

Cette année, le musée profitera de la célébration des 240 ans du premier vol en montgolfière pour parler de l’œuvre emblématique goyesque intitulée « Le ballon » et de s’en servir comme prétexte pour expliquer toutes les ascensions des ballons. « Nous allons jouer sur cette œuvre et tirer tous les fils, l’interroger autrement, confie Adrien Enfedaque. C’est un outil pour pouvoir parler des sciences ».  Grâce à la fête de la Science, « les musées vont montrer qu’ils sont un pôle de résonance permettant de s’exprimer » estime Adrien Enfedaque.  

Des perspectives s’ouvrent « Là-haut »

La fête de la Science permettra de replonger dans cette liesse des premiers vols, de (re)découvrir les principes fondamentaux établis dans l’Antiquité grâce à Archimède, puis de voir comment cela s’est traduit à travers l’art et d’analyser l’évolution qui en a découlé jusqu’à nos jours à travers le premier planeur reposant sur le principe des forces aérodynamiques et les premières fusées, reposant sur le principe de l’action et de la réaction. À l’heure où la sobriété énergétique occupe une place prépondérante dans nos vies, « le plus léger que l’air » s’ouvre à de nouvelles perspectives scientifiques. Le CNES, devenu l’un des acteurs majeurs de l’exploration terrestre grâce aux lâchers de ballons autour du globe, réalise de multiples expériences scientifiques portant sur les variables météorologiques, la chimie atmosphérique, le rayonnement cosmique, les observations astronomiques…

« Le ballon permet d’atteindre la stratosphère à moindre coût énergétique, souligne Stéphane Lacroix, chargé d’affaires à Capgemini, en prestation pour le compte du CNES. C’est le premier objet volant qui a encore toute sa place et si nous avons des problèmes énergétiques, nous irons plus lentement, mais plus loin ! »

Réservations pour la conférence gratuite au 05 53 69 47 23.

La fête de la Science déclinée en deux temps forts

Des séances destinées aux scolaires seront animées les jeudi 12 et vendredi 13 octobre par Julien Darme, médiateur en charge du jeune public et des scolaires et Stéphane Lacroix (il reste deux créneaux).  « Il s’agira de classes de lycées, plutôt orientées science et technique, précise Julien Darme, qui présentera le tableau de Goya ainsi que l’historique des vols en montgolfières, tandis que Stéphane Lacroix fera la part belle aux théories scientifiques et présentera les différents types de ballons existants.

Une conférence tout public à deux voix sera animée, samedi 14 octobre à 15h30, par Nathalie Lacroix, médiatrice culturelle, en charge du public adulte et étudiant ainsi que Stéphane Lacroix dans la salle de conférence du musée des Beaux-Arts. Nathalie abordera la « Balloonomania » (fort engouement du public pour les ballons de la fin du XVIIIe siècle jusqu’au XIXe siècle) qui s’est imposée dans le mobilier (commodes, chaises…), la coiffure (pinces à cheveux…), le vestimentaire (pantoufles, robes avec des manches ballon toujours d’actualité !), la vaisselle (motifs sur des assiettes, des tasses…), les bijoux (bagues, montres, bracelets), les objets (horloges, boites, épingles à cravate, éventails…)…

Les réserves du musée renferment même une gravure anonyme représentant un ballon !

Seront également abordés le premier vol Agenais qui s’est déroulé le 4 mai 1784 au Gravier ainsi que les différentes utilisations du ballon en termes militaires, tout le panel d’utilisation du CNES.

Une visite en salle Goya pour découvrir « Le Ballon » clôturera cette conférence « gonflée »  d’Histoire, d’art ballonique et d’aérostatique.

Véronique David

Journaliste
Après un diplôme de psychologie et un DU de Japonais, j’ai préparé un diplôme de Naturopathie-homéopathie avec la faculté Libre de Médecine Naturelle et d’Ethnomédecine de Paris XV ainsi qu’une formation de correctrice avec le Centre d’Écriture et de Communication de Paris V qui m’a aussi formée aux techniques journalistiques. Dans le même temps, j’ai rédigé des articles pour différents journaux et administrations (Mairie d'Agen, Conseil départemental de Lot-et-Garonne, Actif Formation...). J’ai aussi travaillé au sein de divers organismes (Caf, Pôle Emploi, ODAC, MEDEF, ENAP…) dans le domaine du secrétariat et préparé une formation de praticienne en coaching de Vie. Dans un tout autre domaine, je suis officier de réserve citoyenne dans l’Armée de Terre depuis une dizaine d’années. J’ai appris au fil du temps que « toutes les batailles de la vie nous enseignent quelque chose, même celles que nous perdons » (Paulo Coelho). Rêvons en grand, soyons audacieux et bâtissons l’impossible !

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