« Maintenant, on fait la paix » !

4ème édition du festival des « Rencontres Philosophiques Michel Serres »

La 4ème édition du festival des « Rencontres Philosophiques Michel Serres », organisée par l’association « Les Amis Agenais de Michel Serres », présidée par David Djaïz, et soutenu par la ville d’Agen ainsi que le Conseil départemental de Lot-et-Garonne, se déroulera du 8 au 11 novembre 2024. La nouvelle thématique a été dévoilée dans la salle Michel Serres de l’hôtel Le Serra, en présence des partenaires, de socios et des membres de l’association, dont la mission première consiste à faire vivre l’œuvre du grand philosophe.

« Maintenant, on fait la paix » ! La nouvelle thématique de cette 4ème édition des « Rencontres Philosophiques Michel Serres » résonne comme une injonction pacifique, à l’heure où les conflits russo-ukrainien, israélo-palestinien et tant d’autres, menacent l’équilibre du monde. La parole sera donnée à ceux qui se sont investis dans la justice transitionnelle, la réparation et la médiation. Selon David Djaïz, faire la paix passe par la réconciliation dans la vie privée, le rétablissement du dialogue entre les générations et les sexes ainsi que la construction à une meilleure symbiose entre les hommes et le monde. Quel meilleur tableau que le « Duel au gourdin » de Francisco de Goya auquel David a fait référence, pour illustrer l’absurdité de cette violence entre deux belligérants s’épuisant au combat. Michel Serres s’était déjà emparé de cet hyperbolisme pictural en 2009, lors d’une conférence à Bordeaux portant sur la crise contemporaine : « À l’instar du tableau de Goya « Duel à coups de gourdin », nous nous écharpons dans de vains combats tandis qu’à chaque coup de gourdin, l’un et l’autre, nous nous enfonçons dans les sables mouvants. Ces sables mouvants, c’est notre monde… », avait-il déclaré.

Concernant ces nouvelles rencontres philosophiques placées sous le signe de la paix, le jeune essayiste s’est laissé aller à quelques indiscrétions concernant, notamment, la potentielle présence d’anciens chefs d’État à ce festival, de grandes figures morales, de grands écrivains, d’artistes, de philosophes, de savants, de médiateurs, de juges, d’avocats… un beau teasing (Michel Serres fâché contre l’anglicisme aurait préféré l’expression « accroche publicitaire » !) mais il faudra patienter jusqu’au 26 juin prochain pour découvrir le programme dans son intégralité.

« Je suis un peu ému quand j’entends ce thème, a confié Jean Dionis, maire d’Agen, car il y a un peu d’inquiétude géopolitique et il faut un peu s’armer intellectuellement. »  Ces Rencontres, c’est «  faire mémoire, aller boire à la source de sa propre sagesse. Agen est une ville qui accepte le débat contradictoire, se saisit du débat citoyen dans la tradition de l’agora grecque. L’ambition prioritaire est de former à cette sagesse-là, nos enfants » a poursuivi le premier édile. En début d’année, David Djaïz formulait le vœu « que les fabricants de paix se mettent enfin à valoir plus chers que les marchands d’armes à la bourse des valeurs » et que 2024 soit l’année des « artisans de la paix ».

Se déployer jusqu’au national

« Les Cinq sens », première thématique déployée en 2021, a séduit 5 000 visiteurs. La seconde édition, organisée en 2022, a accueilli 8 000 visiteurs grâce à sa thématique « Demain, notre terre ». « À l’heure de l’intelligence artificielle, qu’est devenue petite poucette ? » a suscité l’intérêt de plus de 10 000 visiteurs en 2023. Le festival est désormais bien enraciné dans le paysage culturel local et peut désormais ambitionner une pérennisation au niveau national. Les « Rencontres Philosophiques Michel Serres » signent aussi une montée en puissance des scolaires. Plus de 2 000 élèves ont participé à cet événement : « Nous avons très envie de poursuivre ce partenariat avec l’Éducation nationale » a déclaré David Djaïz, avec enthousiasme. Parmi les nouveautés, le jeune président des « Amis Agenais de Michel Serres » a annoncé la programmation de visites au musée des Beaux-Arts d’Agen et l’organisation d’autres événements culturels « pour faire vivre le festival au long cours. Nous allons aussi augmenter la surface de partenariat et travailler sur les socios ». Le festival compte, à ce jour, 32 partenaires mais « notre objectif est d’atteindre les 40 partenaires » a souligné Laurent Lubrano, directeur général de Fonroche Lighting, co-investisseur de l’hôtel Le Serra (avec André Labadie, président du groupe Mericq et Agnès Guiot du Doignon, propriétaire du Yndo hôtel à Bordeaux, NDLR).

Le concours d’éloquence ancre sa présence

L’association « Du Lot-et-Garonne aux Grandes Écoles » présidée par Nathan Maurel, partenaire des « Rencontres Philosophiques Michel Serres », fort de son succès du 11 novembre 2023 qui a libéré la parole de neuf lycéens, organisera un nouveau concours d’éloquence. Marie Courtine, trésorière de l’association, a présenté, entre autres candidats, les premières ex aequo du dernier concours qui consiste, rappelons-le, à imaginer un texte à partir d’une citation de Michel Serres. Manel Chaouche, du lycée Palissy d’Agen, a dû puiser son inspiration sur la citation : « Lorsqu’il y a un changement de support, il y a toujours un Socrate qui engueule un Platon » et Claire Daugé, du lycée Stendhal d’Aiguillon a cultivé ses mots autour de la citation : « Un chercheur est celui qui risque sa vérité et qui se casse la figure ».

« Maintenant, on fait la paix »… et demain ? Il revient à chacun de semer ses petites graines de paix sur la terre fertile de son existence pour que nos enfants puissent récolter des fruits de bienveillance, de partage et d’espoir… Gardons à l’esprit que : « La paix n’est pas l’absence de guerre, c’est une vertu, un état d’esprit, une volonté de bienveillance, de confiance, de justice. » (Spinoza)