Société

« Nos corps ne sont pas au service de nos dirigeants ! » 

Les associations féministes ont entonné plusieurs chansons parmi lesquelles « Quand c’est non c’est non » de Jeanne Cheral. © Véronique David

Journée internationale des droits des femmes

Les associations La Mèche, Le Planning familial 47, AIDES 47, La ligue contre le viol conjugal, les chorales les Falopettes, la Fille de l’Air et celle de Fiertés 47 ainsi que les organisations syndicales CGT, FSU, UNSA, Solidaires se sont rassemblées, vendredi 8 mars dès 15 h 40 place des Laitiers à Agen pour manifester contre les inégalités hommes-femmes et les violences subies par les femmes et les minorités de genre. Au programme : des prises de parole, des chants, une marche et une performance féministe ainsi que la projection du film “We are coming” aux Montreurs d’Images le soir à 20 h 30.

Si l’inscription de l’IVG dans la Constitution retentit comme une victoire, « nos droits sont loin d’être acquis » a alerté une militante. 130 centres d’IVG ont été fermés en quinze ans et l’IVG ne fut plus pratiquée entre avril 2022 et mars 2023 au pôle de Santé du Villeneuvois.

De nombreux combats restent à mener ! Un quart des salaires des femmes s’avère inférieur à celui des hommes et leurs retraites sont 40 % inférieures à celle de ces messieurs. Les associations militant pour la cause des femmes réclament l’abrogation de la réforme des retraites (prônant une retraite à 60 ans avec 37,5 annuités) réclament la revalorisation des métiers dits « féminisés » comme l’éducation, le soin, le nettoyage…, l’égalité salariale, l’interdiction d’imposer du temps partiel (elles sont 80 % à faire l’objet de temps partiel) et la transformation des CDD en CDI. Les femmes ne sont que 39 % à occuper des emplois de cadres.

Allocution des militantes parmi lesquelles Michèle Darroman, administratrice du Planning Familial de Lot-et-Garonne.

 

Les militantes s’insurgent aussi contre la loi immigration et souhaitent une régularisation des sans-papiers, les migrantes étant les premières victimes de violences sexuelles. Mais le « réarmement démographique » souhaité par Emmanuel Macron est la goutte de trop qui a fait déborder le vase des inégalités : « NON ! Nos corps ne sont pas au service de nos dirigeants, s’est indignée une militante. Il est légitime d’avoir le droit de ne pas avoir d’enfant ! »

La précarité plus importante chez les femmes

Les femmes restent aussi les premières victimes de la précarité, représentant 62 % des personnes rémunérées au SMIC et 70 % de bénéficiaires des banques alimentaires. Précarité menstruelle aussi, car l’achat mensuel de serviettes hygiéniques représente un trou dans le budget : « Il est révoltant que les protections féminines soient taxées comme des produits de luxe » proteste une militante. « Quid du test salivaire pour éviter les errances médicales concernant l’endométriose ? » s’interroge une autre féministe (il devrait normalement être proposé dès janvier 2025 et remboursé à 100%, Ndlr).

« L’amour ne cogne que le cœur » extrait de la chanson « Cœur » de Clara Luciani, engagée contre les violences conjugales et plus largement, des violences faites aux femmes. © Véronique David

 

Les associations s’indignent aussi du fait que certaines institutions pratiquent la contraception forcée envers les femmes atteintes de handicap, une autre violence sur le corps des femmes. D’ailleurs, le Haut Conseil à l’Égalité a rapporté que 9 % des femmes s’estiment victimes de brutalités dans le soin. 1 % des viols, seulement, sont condamnés et 56 % des victimes de violences sexuelles sont mineures.  Concernant les féminicides, 134 ont été recensés en 2023 et 31 en 2024. Les associations présentes à la manifestation ont requis une minute de silence en mémoire d’une femme qui a mis fin à ces jours : « Appelons-la « elle », sans oublier qu’elle est une personne réelle, a déclaré une militante. Certains suicides ressemblent à des féminicides. C’est ce que l’on appelle le chiffre noir. Portons haut les valeurs de l’égalité entre les hommes et les femmes pour porter une société de progrès. Nous ne voulons plus de paroles. Nous voulons des actes ! »

Véronique David

Journaliste
Après un diplôme de psychologie et un DU de Japonais, j’ai préparé un diplôme de Naturopathie-homéopathie avec la faculté Libre de Médecine Naturelle et d’Ethnomédecine de Paris XV ainsi qu’une formation de correctrice avec le Centre d’Écriture et de Communication de Paris V qui m’a aussi formée aux techniques journalistiques. Dans le même temps, j’ai rédigé des articles pour différents journaux et administrations (Mairie d'Agen, Conseil départemental de Lot-et-Garonne, Actif Formation...). J’ai aussi travaillé au sein de divers organismes (Caf, Pôle Emploi, ODAC, MEDEF, ENAP…) dans le domaine du secrétariat et préparé une formation de praticienne en coaching de Vie. Dans un tout autre domaine, je suis officier de réserve citoyenne dans l’Armée de Terre depuis une dizaine d’années. J’ai appris au fil du temps que « toutes les batailles de la vie nous enseignent quelque chose, même celles que nous perdons » (Paulo Coelho). Rêvons en grand, soyons audacieux et bâtissons l’impossible !

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