Nuit Européenne des musées
Pour la 19e édition de la Nuit européenne des musées, le musée des Beaux-Arts d’Agen ouvrait gratuitement ses portes, samedi 13 mai de 20 heures à minuit. Plus de 600 visiteurs ont déambulé, au cœur des différentes salles muséales. Première visite pour certains ou déambulation familière pour beaucoup d’autres. Danse, performance artistique, art du cirque, linogravure, musique… se sont invités pour offrir aux visiteurs une déclinaison de l’Art contemporain, une façon de démocratiser ses différents domaines et le lieu qui les accueille.
Une vingtaine de danseuses des association et section sportives du collège Félix-Aunac ont rendu hommage à Banksy sur le parvis du musée en guise d’ouverture de cette nocturne placée sous le signe des dialogues singuliers. On y voit une jeune fille tenant dans ses mains un ballon rouge, à l’image de « la petite fille au ballon » de l’artiste d’art urbain. Le Musée d’Agen a souhaité, cette année, mettre en lumière la trentaine d’œuvres d’art contemporain prêtées par le Centre national des arts plastiques pour une durée de cinq ans, à l’occasion de leur dernière année d’hébergement au cœur du musée, des œuvres dialoguant avec bienveillance avec les collections permanentes. Skall, auteur de « Nous sommes tous des Dieux », installation de 34 stūpas exposée en salle des Faïences, a livré une performance « florale » très esthétique, énigmatique et poétique, autour de la thématique des « dialogues singuliers », suscitant beaucoup d’interrogations chez les visiteurs.
Les coulrophobes* auront soigneusement évité de croiser l’un des clowns de la Compagnie le Manteau du Machiniste « lâché » dans le Musée. Nous étions très loin du « Ça » de Stephen King malgré la même perruque rouge flamboyante car celui-là ne courait qu’après un seul objectif : celui d’amuser les enfants via des dialogues singuliers théâtralisés. Le duo Ben et Mylène a interprété, salle Goya, des compositions originales et des reprises pour apporter des notes fleuries à cette soirée familiale parfumée de singularité, de surprises et de poésie.
Le Minotaure façon Gosse
Les élèves de 1ère DTMS (Diplôme de technicien des métiers du spectacle) du lycée Antoine Lomet ont exposé, salle Aiguillon, des costumes posés sur des mannequins sur la thématique « bande à part ». Les salles Courbet, Idrac, Esquirol ainsi que la salle médiévale ont accueilli les œuvres revisitées de Gosse par les élèves de CE1-CE2 breakdance et de 4e de Félix-Aunac à travers une déclinaison du célèbre Minotaure de François-Xavier Lalanne, dans le cadre du dispositif « La classe, l’œuvre ». L’artiste-graffeur Gosse a réinvesti la salle Idrac – encore marquée par LeitMOTIFS, son exposition jeune public présentée du 28 janvier au 2 avril dernier – en animant un atelier de linogravure destiné aux jeunes qui ont réalisé deux œuvres communes participatives. Loin de s’avérer statique, un musée vit et vibre à l’unisson des émotions ressenties. L’écrivain canadien Fernand Ouellette ne s’y était pas trompé en affirmant : « Les musées sont les endroits les plus vivants du monde. On dirait une concentration d’humanité ».
*personnes ayant la phobie des clowns