Vernissage de Pierrick Tual à la galerie Graal
Pierrick Tual a délaissé sa belle Bretagne le temps d’un vernissage, le 18 mai dernier, dans l’écrin de la galerie Graal agenaise de Myriam, Didier et Albert Peslier, afin de présenter ses derniers chefs-d’œuvre aux effluves de sable chaud. 55 toiles embarquent les visiteurs vers des horizons chatoyants où les regards se prélassent et se perdent…
Comme une perle de l’océan, la venue de Pierrick Tual à Agen est un événement rare et donc précieux. L’artiste nourrit le manque puisqu’en quinze ans de fidélité à la galerie Graal, c’est uniquement la seconde fois qu’il nous honore de sa présence lumineuse et bienveillante. Son port d’attache, c’est Pornic où il réside en bord de mer. « Je peins beaucoup d’imaginaire et un peu de concret, confie cet ancien tapissier-décorateur qui vivra sa première exposition personnelle à l’âge de 13 ans, au collège Saint-Nazaire. Le sujet est un prétexte pour travailler la couleur, l’harmonie, la matière », une mouvance figurative ou plutôt « nouvelle figuration ». « Je travaille en Alla prima (aspect final d’un tableau obtenu immédiatement par l’application d’une couche de peinture). La peinture n’est pas fatiguée. L’huile est déjà brillante, il faut juste un petit coup de vernis pour unifier tout cela, mais mon brillant est naturel. Je travaille plus le contraste que la couleur. Il y a beaucoup de contraste en Bretagne et c’est cela que j’essaie de transposer dans mes peintures ».
Des paysages maritimes comme source d’inspiration
Sa « Sérénité », Pierrick Tual la transmute jusque dans ses toiles où l’atmosphère maritime reste le fil conducteur, où les barques amarrées s’accordent une sieste bien méritée « au port ». Tout est calme et limpide. Un « Parfum Océanic », de « Sable doré » et de notes iodées exaltent les sens livrés à notre imaginaire. Le regard, empruntant le « chemin aux oliviers », s’offre une douce quiétude et une parenthèse méridionale au paysage breton. De jolies petites maisons en bord de mer invitent aux petites balades romantiques et revitalisantes et « les baigneurs », « les pieds dans le sable », profitent de la clémentitude des températures pour abandonner leurs corps à la caresse du soleil, « au bord de l’eau », en quête d’ « un coin de plage » pour se livrer à l’art du marivaudage. « Pin et cyprès » symbolisent cette immortalité des éléments naturels dominants l’homme, d’ailleurs peu présent sur les toiles. « Les pavots » (coquelicots) ont toujours inspiré les artistes, touchés par sa fragilité, symbole parfait de résilience puisqu’ils se ressèment chaque année grâce aux petites graines noires s’échappant de leur fruit. « Les Tournesols », célébrant la joie et la légèreté d’être, qui ne sont pas sans rappeler l’univers de Van Gogh, semblent susurrer : « Allez vers la lumière pour prendre conscience de la magnificence du monde ». Pierrick Tual puise son inspiration dans toute cette expressivité des beautés naturelles dégageant une force bien supérieure à celle de l’homme et invitent à l’humilité. Le « Bouquet blanc » de marguerites fleurit le cœur d’une simplicité touchante. La « Poésie florale » est un art qui effeuille l’âme avec une touche d’élégance et de douceur. « Au marché », c’est un tourbillon de saveurs et d’odeurs qui explose les sens avec délectation.
Pierrick Tual participera à la prochaine « Nuit des Regards » de la 33ᵉ édition des Rencontres de Maubourguet qui se déroulera les 16, 17 et 18 août sur le thème : « Souffle de paix ». Les artistes installés devant leur chevalet, pinceaux à la main, commenceront à peindre dès la tombée de la nuit, sous le chapiteau des Allées Larbanès. Les visiteurs déambuleront librement entre les artistes et assisteront au cheminement des œuvres qui seront exposées, dès le lendemain, au centre culturel Jean Glavany avant d’être proposées aux enchères publiques dont une partie des bénéfices sera reversée à une œuvre caritative, indéterminée à ce jour.
Pierrick Tual, capitaine de flots émotionnels, vous embarque sans crier gare sur un océan de couleurs et de contrastes dont on repart étrangement apaisé.
Exposition à la galerie Graal jusqu’au 18 juin – 174, boulevard de la République
Tél. : 06 10 3513 03.
